Insee : pour la première fois les émissions de gaz à effet de serre intégrés dans les comptes de la nation

L’Insee a intégré les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans les comptes de la nation pour la première fois en 2024. Les coûts environnementaux sont comptabilisés à côté des indicateurs économiques traditionnels. Ce changement pourrait redéfinir notre compréhension de la « santé » économique du pays.

Par Stéphanie Haerts Publié le 23 février 2025 à 16 h 38
Insee : pour la première fois les émissions de gaz à effet de serre intégrés dans les comptes de la nation

Les comptes d'émissions de GES ajoutés

Jusqu'à présent, les comptes nationaux dressaient un bilan économique en se fondant sur des agrégats tels que le PIB, la consommation des ménages et l'épargne, sans prendre en compte les externalités négatives de certaines activités économiques. Cette approche omettait de considérer comment les émissions de GES, résultant par exemple de l'industrie ou des transports, minent notre patrimoine environnemental et, par extension, économique.

En ajoutant les comptes d'émissions de GES, l'Insee propose un tableau plus complet et plus réaliste de l'économie française. Cette initiative reflète une prise de conscience croissante que la prospérité économique ne peut être dissociée de la santé environnementale. Elle aligne la France avec d'autres nations qui reconnaissent déjà les coûts futurs liés au changement climatique.

L’épargne nette nationale ajustée

La version ajustée de l'épargne nette nationale, qui déduit les coûts des effets des GES, s'élève à -133 milliards d'euros pour 2023. La définition de l'épargne nette nationale repose sur la soustraction des dépenses totales du pays à partir de son revenu global. En 2023, cette valeur se situait à 68 milliards d'euros. Toutefois, après ajustement pour les impacts des gaz à effet de serre, ce montant est réduit de 201 milliards d'euros, ramenant l'épargne nette ajustée à un déficit de 133 milliards d'euros.

Ce résultat déficitaire indique clairement que la trajectoire économique actuelle n'est pas viable à long terme, signalant un risque de dégradation économique future si des mesures plus rigoureuses pour la décarbonisation ne sont pas rapidement mises en œuvre.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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