Au revoir aux traditionnelles lignes droites dans nos prairies ! Une nouvelle étude montre qu’en adoptant des motifs de tonte aléatoires, nous pouvons non seulement embellir le paysage mais surtout renforcer la biodiversité. Ce changement de pratique, simple en apparence, a des répercussions profondes sur la vie des pollinisateurs tels que les abeilles et les papillons, essentiels à notre écosystème.
Insectes pollinisateurs : les bienfaits de la tonte aléatoire des prairies
Par Stéphanie Haerts
Modifié le 27 janvier 2025 à 14 h 52
De nouvelles niches écologiques
Selon les recherches publiées dans la revue Agriculture, Ecosystems & Environment, les prairies non tondues de manière conventionnelle deviennent un havre pour les espèces diverses d'insectes pollinisateurs. L'expérience, menée sur plusieurs années, indique qu'éviter de passer le tracteur au même endroit permet de recréer des niches écologiques précieuses là où les troupeaux de bétail ne pâturent plus. Cette approche empêche également la prolifération d'arbres et d'arbustes qui pourraient autrement altérer cet habitat.
En pratique, cela signifie que le tracteur, en tondant, devrait suivre des courbes variées et éviter de répéter le même tracé année après année. Cette méthode, bien que paraissant moins ordonnée, assure une coupe égale de l'herbe tout en créant un paysage visuellement plus intéressant et écologiquement plus riche.
Une augmentation importante des pollinisateurs
L'efficacité de cette méthode a été prouvée par une étude dirigée par Laurian Parmentier de l'université de Gand. Sur une période de six ans, les parcelles tondues aléatoirement ont montré une augmentation de 25 à 35 % de la population de pollinisateurs tels que les abeilles et les papillons, comparativement aux parcelles tondues en lignes droites. Cette hausse notoire des pollinisateurs a été observée dès la troisième année de l'étude.
Laurian Parmentier souligne que ces résultats mettent en avant « le pouvoir de l'imperfection ». La nature semble préférer une certaine irrégularité, qui favorise non seulement la diversité des espèces mais aussi leur abondance. Les implications de ces découvertes pourraient encourager des pratiques de gestion des terres plus flexibles et respectueuses de la biodiversité.