Véritable pépite française, l'entreprise Carbios vient d'inaugurer sa première usine à Longlaville, en Lorraine. Il s'agit de la première usine de biorecyclage au monde !
Un procédé qui repose sur une enzyme
La ville de Longlaville en Lorraine est sur le point de devenir un pionnier mondial dans le recyclage des plastiques grâce à l'ouverture de la première usine de l'entreprise Carbios. Cette installation novatrice utilise une approche révolutionnaire pour recycler les plastiques jugés jusqu'à présent non recyclables, notamment les barquettes alimentaires, les flacons de cosmétiques, ou encore les textiles en polyester dégradés. Comme le souligne Emmanuel Ladent, directeur général de Carbios, et contrairement aux autres centres de recyclage, pour Carbios : « la qualité du déchet entrant ne nous intéresse pas, on cherche même des déchets médiocres ».
Le processus de recyclage développé par Carbios, appelé dépolymérisation enzymatique, repose sur l'utilisation d'une enzyme que l'entreprise a mis plus de 10 ans à développer. Cette dernière a été spécialement conçue pour isoler et décomposer le polyéthylène téréphtalate (PET), un type de plastique largement utilisé mais réputé pour être difficile à recycler. « Il faut environ un kilo d'enzymes pour une tonne de PET », précise Emmanuel Ladent. Une fois ajoutées aux plastiques dans une cuve spéciale, l'enzyme fait son travail, puis les composants des déchets sont filtrés et purifiés pour produire un nouveau plastique de haute qualité, prêt à être remis sur le marché sans perte de performance ou de propriétés.
« on obtient 90 % de matériau utilisable »
L'usine de Carbios à Longlaville emploie 150 personnes, et vise à traiter 50.000 tonnes de déchets par an d'ici à 2026, et comme le précise Emmanuel Ladent : « pour une tonne de déchets préparés, on obtient 90 % de matériau utilisable ». Les 10 % restants se transforment en un « gâteau » de particules qui peut servir de combustible pour les cimenteries, optimisant ainsi l'utilisation des ressources et minimisant au maximum les déchets.
Le Président, Emmanuel Macron, a salué cette initiative de biorecyclage qui est unique au monde, la décrivant sur LinkedIn comme une « révolution technologique » et une « fierté française ». Le financement public de l'usine s'élève à 230 millions d'euros et provient en grande partie du plan France 2030 et de contributions de la région du Grand Est. Située près des frontières avec le Luxembourg, la Belgique et l'Allemagne, l'usine de Longlaville vise à attirer des déchets PET dans un rayon de 300 à 500 kilomètres et à commercialiser sa technologie à l'international une fois que Carbios aura obtenu sa licence.