Histoire d’un bois bien trop précieux

Ses veines superbes, sa couleur rouge sombre et ses qualités acoustiques exceptionnelles font du cocobolo l’un des bois les plus recherchés de la planète. Les contrôles s’intensifient pour lutter contre le trafic illégal et préserver cette espèce menacée par la surexploitation.

Par GVadmin Modifié le 1 août 2012 à 15 h 59
Objet en cocobolo. © MakerGear (Flickr.com)

Ses veines superbes, sa couleur rouge sombre et ses qualités acoustiques exceptionnelles font du cocobolo l’un des bois les plus recherchés de la planète. Les contrôles s'intensifient pour lutter contre le trafic illégal et préserver cette espèce menacée par la surexploitation.

C'est le son unique des instruments fabriqués à partir du cocobolo qui a conduit plusieurs musiciens de renom à recourir à ce bois magnifique, tel Jerry Garcia, le défunt guitariste des Grateful Dead. Mais les luthiers ne sont pas les seuls à rechercher ce matériau d'exception, et l’on assiste à une véritable explosion de la demande, notamment sur les marchés asiatiques. Un phénomène qui se traduit par une forte augmentation des coupes et des exportations illégales.

Pour mettre fin au pillage des forêts tropicales, les autorités panaméennes ont récemment sollicité l'inscription du cocobolo à l'annexe III de la CITES, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d'extinction. Cette liste recense les espèces protégées pour lesquelles un gouvernement demande une coopération au niveau international, afin d’en empêcher l'exploitation illégale ou non durable. Concrètement, cette mesure obligera les exportateurs de cocobolo à solliciter un permis auprès des représentants locaux de la CITES, pour certifier l'origine du bois.

Excellence

Le terme cocobolo désigne en fait deux espèces proches, dalbergia retusa et dalbergia darienense, poussant dans les forêts tropicales sèches, du Mexique jusqu'au Panama. Il faut près de 100 ans à cet arbre pour atteindre sa maturité : son bois est si dense qu’il ne flotte  pas et permet de fabriquer des objets de grande qualité.

Il sert principalement pour des coffrets à bijoux, des manches de couteau, des crosses d’armes, des queues de billard ou encore des pièces de jeu d'échecs. La clarté unique du son qu'il produit lorsqu'il est frappé permet également de fabriquer des xylophones et d'autres instruments de musique.

Inflation

Au Panama, la plus grande partie du cocobolo exporté est destinée à la fabrication de meubles en Chine et dans d'autres pays d'Orient. Les faibles volumes produits et l'accroissement constant de la demande ont conduit à une forte augmentation du prix de ce bois, et malgré la sévérité des sanctions, la falsification de certificats reste fréquente.

Pour compléter son dispositif de lutte contre l'exportation illégale, le Panama compte désormais effectuer un recensement des populations de cocobolo, afin de déterminer avec précision où se situent les forêts les plus menacées.

Aucun commentaire à «Histoire d’un bois bien trop précieux»

Laisser un commentaire

* Champs requis

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.