Pour la deuxième année consécutive, l’hebdomadaire ‘Nanfang Zhoumo’ publie une liste des sociétés qui se sont rendues coupables de pratiques de greenwashing en 2011. Quelques grandes multinationales s’illustrent…
Greenwashing 2011, et les vainqueurs sont… suite et fin
Pour la deuxième année consécutive, l’hebdomadaire ‘Nanfang Zhoumo’ publie une liste des sociétés qui se sont rendues coupables de greenwashing en 2011. Les sociétés chinoises sont nombreuses, mais quelques grandes multinationales s’illustrent aussi par leurs double standards.
- Catégorie : interférences politiques
Les grandes entreprises d’état en situation proche du monopole ne se privent pas d’utiliser leur carnet d’adresse pour influer sur la législation qui les concerne. Le vainqueur de la catégorie est Sinopec, LE pétrolier des chinois. Si la société n’hésite pas à se présenter comme éco-responsable, «faisant grand cas de la propreté de ses opérations de raffinage» et «investissant massivement dans les technologies nouvelles telles que les biocarburants», la réalité n’est pas si ‘verte’. La compagnie est fortement soupçonnée d’être intervenue auprès du législateur pour aseptiser les nouveaux standards de carburants verts, afin de conserver ses marges énormes qui conduisent à toutes sortes d’abus de la part des cadres de la société.
- Catégorie : l’inversion de toutes les valeurs
Vert à la marge, noir au cœur: shuanghui, géant de l’agroalimentaire qui s’est illustré dans l’affaire des ‘porcs bodybuildés’, remporte facilement le prix de cette catégorie pourtant disputée… En 2011, le géant du Henan a reçu un prix, sur lequel il a communiqué assidûment, pour la durabilité de ses opérations administratives. Pendant ce temps là, dans ses fermes industrielles, les porcs tournent au clenbuterol et les émissions de méthane sont laissées incontrôlées…
- Catégorie : brouillage des repères
Guizhentang, qui met les ours bruns au supplice, va faire son introduction en bourse! Dès début 2011, les associations de protection des animaux s’insurgeaient contre la possibilité que ce producteur de pharmacopée chinoise lève des fonds auprès du public. Les horreurs de l’extraction de la bile d’ours sont en effet connues de tous. Mais à la fin de l’année dernière, le scandale a repris de plus belle quand les Chinois ont appris que Guizhentang allait accéder à ses désirs, sans doute grâce à des soutiens politiques forts.
Pour calmer le public, Guizhentang investit dans la communication et brouille les pistes: les fermes de l’entreprise seraient spécialement étudiées pour le bien être des animaux. Extraire de la bile d’ours serait, dans ces conditions, aussi indolore que ‘faire pipi’. Ceux qui ont vu la réalité de leurs propres yeux voient rouge…