Green&Startup : Ynsect, le pionnier des bioraffineries d’insectes

Par GV Modifié le 23 juin 2014 à 8 h 22

Et si des parasites, des scarabées et des mouches, pouvaient assurer la survie alimentaire de la planète ? Certes, ces petites bêtes ne vont pas atterrir dans nos assiettes. Elles vont d'abord nourrir les animaux d'élevage.

Ynsect est une entreprise créée en 2011 opérant dans les domaines des biotechnologies de l’environnement et de l’agro-alimentaire, et dont les activités principales sont la bioconversion par des insectes de résidus organiques, et leur transformation en nutriments destinés à l’alimentation animale  et en produits non alimentaires.

Le projet Ynsect germe en 2011 dans l'esprit de quatre amis trentenaires aux carrières déjà lancées. Jean-Gabriel Levon (diplômé d'HEC et de Polytechnique) prend les rênes de la société. Alexis Angot (Essec) l'épaule pour la partie marketing et finances. Deux autres ingénieurs, Fabrice Berro (Ensimag de Grenoble) et Antoine Hubert (AgroParisTech) entrent dans l'aventure pour gérer respectivement la communication et la Recherche et Développement. La petite bande a rapidement intégré l'incubateur parisien Agoranov.

Partis du constat qu’à l’horizon 2050 (rapport de la FAO 2010 et 2013) les besoins en protéines seraient considérables, ils ont eu l’idée de substituer les actuelles farines destinées à l’élevage par des farines produites en France à base d’insectes. Leur ambition est d’industrialiser l’élevage d’insectes afin de produire, à terme, des molécules nutritionnelles et fonctionnelles à haute valeur ajoutée. Pour cela, ils ont  lancé un prototype d'« entoraffinerie», c'est-à-dire une usine à reproduire les insectes.

« La vision d’Ynsect est d’utiliser l’extraordinaire biodiversité des insectes, et la variété de leurs régimes alimentaires, pour développer une gamme de technologies permettant une valorisation efficace de tout type de résidus de biomasse disponibles sur un territoire.» explique Antoine Hubert « Les premières technologies développées par Ynsect permettent de créer des produits d’intérêt pour le secteur de l’alimentation animale, notamment halieutique et avicole. Les coproduits issus de cette production (mues et carapaces) ont des applications en pharmacie, nutraceutique, biomatériaux, cosmétique et traitement des eaux usées. Les déjections sont valorisées sous la forme d’amendements organiques ».

Suite à un premier tour de financement de 1,8 million d’euros auprès des deux principaux fonds d’amorçage français d’éco-technologies (EMERTEC Gestion et DEMETER Partners) et d’investisseurs privés, Ynsect peut ainsi installer son premier pilote de production sur le site de Genopole, avec en ligne de mire un démonstrateur pré-industriel d’ici 2 ou 3 ans.

Ynsect est aussi appuyé par plusieurs partenaires institutionnels qui soutiennent les projets de l’entreprise et accompagnent leur mise en oeuvre. Ynsect fait référence dans la filière industrielle agro-alimentaire de l’insecte: l'entreprise est lauréat du Concours Mondial de l’Innovation, organisé par la Commission Innovation 2030. L’objectif du concours est de faire émerger les talents et futurs champions de l’économie française.

Antoine Hubert, explique ici son parcours et la création d’Ynsect :

[youtube]http://www.youtube.com/watch?v=8Bk59aA7Y3o[/youtube]

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