En plein coeur de la mer Égée, près des côtes turques, Tilos, une petite île qui s’apprête à devenir le premier territoire autonome en électricité grâce aux énergies renouvelables. Ce n’est pas parce que le pays est en crise, qu’il n’arrive pas à faire de grandes et bonnes choses.
Les îles grecques sont plus célèbres pour leurs mises en vente qui permettent de rembourser les dettes du pays en crise depuis plus de dix ans, que pour leur autonomie. C’était sans compter sur Tilos, une île de 65 kilomètres carrés, avec 500 habitants. L’île ne se bradera pas pour quelques millions, elle n’est pas non plus ouverte au tourisme de masse, le territoire a préféré développer son indépendance énergétique et son engagement pour la planète. Un pari réussi puisque l’île est en passe de produire la quasi-totalité de son électricité avec l’aide des énergies renouvelables.
Une grande première en Méditerranée
Tilos est aujourd’hui un modèle. Cela est possible avec le soutien des investissements européens et privés d’un montant de 15 millions d'euros et également grâce à une politique écologique.
L’île dispose d’une éolienne et un parc photovoltaïque qui peut stocker l’énergie même lorsqu’il n’y a pas de soleil. Chaque habitant possède un compteur électrique intelligent pour contrôler sa consommation en électricité. Ces investissements sont en accord avec la météo de la région qui bénéficie d’un fort taux d’ensoleillement et est également exposée aux vents.
Maria Kamma, maire indépendante de l’île note l’engagement pour l’environnement de Tilos, qui date des années 1990, d'abord en devenant le premier territoire de Grèce à interdire la chasse puis en obtenant le statut de parc naturel. Selon elle, l’île est globalement progressiste, les habitants de l’île font également preuve d’une grande ouverture d’esprit. Elle explique qu’en 2008 déjà, l’ile accueillait le premier mariage homosexuel jamais célébré en Grèce, elle accueille aussi des réfugiés. Maria Kamma ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, elle souhaite mettre en place un réseau de recyclage des déchets et encourager les transports électriques.
De cette manière, elle espère attirer un tourisme de qualité plutôt qu’un tourisme de masse. Une volonté de fer qui montre que rien n’est impossible, et que la crise n’est pas un prétexte valable pour ne pas développer une politique plus verte.