Des experts français et chiliens travaillent main dans la main pour mettre un frein à l’érosion accélérée, qui fait disparaître le sol de l’île de Pâques. Écoliers et touristes sont invités à planter près de 40 000 arbres, principalement des espèces originaires de Polynésie.
Grâce au tourisme et à l’ONF, la forêt réapparaît sur l’île de Pâques
Des experts français et chiliens travaillent main dans la main pour mettre un frein à l'érosion accélérée, qui fait disparaître le sol de l'île de Pâques. Les écoliers et les touristes sont invités à planter près de 40 000 arbres, principalement des espèces originaires de Polynésie.
Emportée par la pluie et le vent, la mince couche de terre qui recouvre l’île de Pâques disparaît parfois totalement, laissant entrevoir par endroits la roche mère.
C'est le cas sur la péninsule Poike, au sud-est de l'île, où près de 4 mètres de terre ont été perdus. Comme l'explique Anthony Dubois, responsable d'ONF International:
« Il est important d'agir rapidement pour régénérer ces sols. L'objectif est de récupérer la couverture végétale pour les protéger de la pluie, du ruissellement et du vent, qui participe lui aussi à l'érosion. »
En 2011, cinq journées de reboisement ont permis de planter entre 6000 et 7000 arbres sur une zone de 6 hectares. Pour 2012, l'objectif est de planter 40 000 arbres qui recouvriront près de 25 hectares.
La France et le Chili s'associent
Baptisé Umanga Mo Te Natura en langue Rapa Nui (travailler ensemble pour la nature), le projet est né de la collaboration de l’ONFI (la branche internationale de l'Office national des forêts français) et de la CONAF chilienne (Corporación Nacional Forestal).
Les travaux de reboisement sont menés à bien par les Pascuans (les habitants de Rapa Nui, l'île de Pâques), des institutions publiques et des écoles, et des touristes bénévoles de différentes nationalités. Ange Boutin, jeune française en visite sur l'île s'enthousiasme:
« Jamais je n'aurais imaginé que j'allais pouvoir planter un arbre à Rapa Nui »
Grâce aux conseils des spécialistes français, trois espèces différentes ont été sélectionnées pour faire revivre la forêt. Deux d'entre elles, l’aito et le dodonea, sont originaires de Polynésie, tandis que la troisième, l’albizia, sert de coupe-feu entre les parcelles.
Une initiative symbolique
En invitant les écoliers à participer aux travaux de reboisement, les gardes forestiers de la CONAF en profitent pour les sensibiliser aux thématiques culturelles, historiques et écologiques du projet, qui a lieu dans une zone de grande importance archéologique.
Au-delà de son aspect environnemental, l'initiative est hautement symbolique: la plupart des historiens estiment que c’est la déforestation qui a entraîné le déclin de la civilisation sur l'île.