À la demande d'Emmaüs le gouvernement va appliquer le principe du gaspillage alimentaire au secteur textile dans sa nouvelle feuille de route sur l'économie circulaire. À échéance 2019, il ne veut plus d'invendus vestimentaires jetés ou éliminés.
Le gouvernement a présenté le 23 avril 50 mesures en faveur de l'économie circulaire, la quinzième porte sur les invendus vestimentaires.
Il s'agit d'une avancée considérable dans la lutte contre le gaspillage vestimentaire. Le gouvernement veut s’assurer que d’ici 2019, plus aucun invendu de la filière textile ne soit jeté ou détruit.
Afin de répondre à ce défi, le ministère souhaite appliquer les grands principes de la lutte contre le gaspillage alimentaire. En calquant la loi qui oblige depuis février 2016 toutes les moyennes et grandes surfaces de plus de 400 mètres carrés à conclure une convention avec une association caritative pour leur donner les invendus alimentaires.
La directrice générale adjointe d'Emmaüs, Valérie Fayard porte parole de cette demande se réjouit de cette avancée. Selon elle, rien n’est encore vraiment précisé, c’est une feuille de route de présentation, mais c’est tout de même une bonne nouvelle. Pour la directrice adjointe l’échéance de 2019 donne au gouvernement la possibilité de lancer un état des lieux de la situation, calculer le nombre de tonnages jetés, les procédés mis en place par les marques, les difficultés.
Dans le secteur, l’opacité règne. Cependant la filière est minée par les scandales. Récemment, une équipe de Celio a été photographiée par une habitante de Rouen en train de lacérer et de jeter des vêtements. Tout comme H&M pointée du doigt par des journalistes danois pour avoir brûlé depuis 2013 soixante tonnes de vêtements invendus.
Redorer l'image des marques
Une nouvelle loi permettra aussi aux marques de mettre en avant leur démarche RSE (Responsabilité sociétale des entreprises). Valérie Fayard explique qu'il faut que cela soit un partenariat gagnant-gagnant, tant pour les entreprises que pour les associations.
Elle note une volonté de l'exécutif de responsabiliser les acteurs de la filière textile, deuxième secteur le plus polluant au monde après le pétrole.