Google Earth Engine, une version modifiée du moteur utilisé actuellement, permettra d’évaluer le couvert forestier et de modéliser son évolution. Les chercheurs pourront profiter des …
Google offre une nouvelle application environnementale aux scientifiques
Google Earth Engine, une version modifiée du moteur utilisé actuellement, permettra d’évaluer le couvert forestier et de modéliser son évolution. Les chercheurs pourront profiter des immenses capacités de calcul de la firme californienne, qui a décidé de faire don de 10 millions d’heures de calcul.
Dans le cadre du 16ème sommet mondial sur le changement climatique qui se déroule en ce moment au Mexique, Google.org, la branche philanthropique du géant de l’internet, a annoncé jeudi 2 décembre le lancement mondial de sa nouvelle plateforme Google Earth Engine, une application qui mettra en ligne une quantité colossale de photos et de données satellites, collectées au cours des 20 dernières années.
Grâce à une collaboration avec la Commission Nationale des Forêts du Mexique (CONAFOR), Google a déjà pu créer une carte du couvert forestier et des ressources en eau de ce pays. Pour y parvenir, plus de 1 000 ordinateurs ont digéré pendant 15 000 heures quelque 53 000 photos satellite. Les Andes, l’Amazonie et l’Afrique seront sans doute les prochaines régions étudiées.
Rebecca Moore, chef de projet chez Google, explique que Google Earth Engine permettra de développer des systèmes de MRV (Monitor, Report and Verify : Surveillance, Rapport et Vérification) afin de lutter contre la déforestation. Chaque personne équipée d’un smartphone et vivant au contact de la jungle ou de la forêt pourra transmettre ses photographie au système afin de permettre une comparaison entre les images satellite et les images au sol.
Rebecca Moore estime que ce nouvel outil permettra de colmater la 'brèche' qui existe au niveau de l’information entre les personnes qui se trouvent sur le terrain, qui sont celles qui connaissent le mieux les arbres et les problématiques locales, et les scientifiques, dont le lieu de travail est souvent très éloigné des zones étudiées.
Alors que la version classique de Google Earth se contentait d’afficher des images satellites de précision, Google Earth Engine permet d’accéder à divers types de données réelles, actualisées et digérées par l'application, afin de les convertir en informations utiles pour la préservation de l'environnement.
Les scientifiques pourront développer leurs propres applications à partir de ces données, en profitant au passage de la puissance de calcul de Google et de nombreux outils mis à leur disposition. Pour cela, Google s’est engagée à offrir 10 millions d’heures de CPU (d’heures de calcul sur ses machines) au cours des deux prochaines années aux pays tropicaux, afin qu’ils puissent développer des systèmes de contrôle (MRV) pour leurs forêts.
La célèbre entreprise américaine espère que sa nouvelle application facilitera les efforts du programme REDD (Réduction des émissions liées à la déforestation et à la dégradation des forêts) mené par les Nations Unies afin de lutter contre le réchauffement planétaire.