Pas besoin de torrents de lave surchauffée pour profiter des bienfaits de la géothermie. Les nouvelles technologies d’échange de chaleur à faible profondeur peuvent être appliquées presque partout, et permettent de climatiser aussi bien les immeubles que les stations de métro.
Géothermie : la climatisation naturelle parfaite
Pas besoin de torrents de lave surchauffée pour profiter des bienfaits de la géothermie. Les nouvelles technologies d’échange de chaleur à faible profondeur peuvent être appliquées presque partout, et permettent de climatiser aussi bien les immeubles que les stations de métro.
Un flux de chaleur constant
Non, la géothermie, ce ne sont pas uniquement des centrales électriques installées sur le flanc de volcans dans quelques régions privilégiées de la planète. En plein cœur de Madrid, dans la station de métro Pacífico, des milliers de voyageurs profitent chaque jour sans le savoir des bienfaits de l’énergie souterraine.
Première en son genre dans la capitale, cette station est climatisée grâce à la géothermie, aussi bien sur les quais qu’à l’intérieur des locaux techniques et des magasins.
Alors que la plupart des énergies renouvelables, en particulier le solaire ou l’éolien, voient leur rendement fluctuer en fonction des conditions climatiques, le flux de chaleur provenant des entrailles de la terre offre l’avantage de la constance.
Chauffer en hiver, rafraîchir en été
Les techniques de géothermie mises en œuvre dépendent de la chaleur du sous-sol. Les perforations de grande profondeur ou réalisées à proximité de zones volcaniques permettent de profiter de températures extrêmes, et la chaleur est généralement utilisée pour produire de l’électricité.
Néanmoins, les forages de faible profondeur offrant des températures moyennes peuvent eux aussi être exploités avec efficacité. Les installations sont beaucoup plus simples et servent alors à la climatisation et à la production d’eau chaude.
C’est le cas dans la station de métro Pacífico, où la géothermie permet une économie énergétique de 25 % par rapport à une climatisation conventionnelle.
C’est un fluide caloporteur qui se charge de récupérer la chaleur du sous-sol, grâce à un circuit fermé constitué de pompes et de tuyaux en « U » plongeant à 150 mètres sous terre. Cet « échangeur de chaleur terrestre » permet de profiter d’un milieu à température constante, qui réchauffera l’atmosphère à climatiser au cours de l’hiver et la rafraîchira pendant l’été.
À partir de 15 mètres de profondeur, la température du sol ne varie plus, et en s’enfonçant plus loin sous terre, on gagne en moyenne un degré tous les 30 mètres.
Un filon encore peu exploité
Malgré ses nombreux avantages, la géothermie a toutefois du mal à décoller en Espagne, comme le révèle un rapport de l’Institut de la diversification et de l’économie énergétique (IDAE). En 2010, cette technologie ne représente encore que 141 mégawatts thermiques, contre 4460 en Suède, 281 en Pologne ou 1410 en Hollande.
Mais José Martínez, président pour l’Espagne de l’Association internationale de la géothermie, ne doute pas du potentiel de cette énergie renouvelable :
« Chaque climatiseur que l’on voit sur une façade est susceptible d’être remplacé par un système géothermique. »