Le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) le 27 mars 2024 révèle des chiffres alarmants sur le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale, et la grande part de ce dernier est directement attribuable aux ménages !
631 millions de tonnes de nourriture jetée à la poubelle en 2022
Le rapport publié par le Programme des Nations Unies pour l'Environnement (PNUE) le 27 mars 2024 révèle des chiffres alarmants sur le gaspillage alimentaire à l'échelle mondiale. En 2022, l'humanité a jeté l'équivalent d'un milliard de repas par jour, soit 631 millions de tonnes de nourriture gaspillée par les ménages, représentant 60 % du total. Les services de restauration, incluant cantines et restaurants, ont contribué à 28 % du gaspillage. Les boucheries, supermarchés et autres commerces de détail représentent pour leur part les 12 % restants.
Le gaspillage alimentaire est bien une « tragédie mondiale » comme le déplore Inger Andersen, directrice exécutive de l'UNEP. Comme le souligne Richard Swannell, de l'ONG WRAP : « on pourrait nourrir toutes les personnes qui souffrent de la faim dans le monde, ils sont environ 800 millions, avec un repas par jour, juste avec la nourriture qui est gaspillée ». L'étude détaille les comportements qui mènent au gaspillage. Ce dernier serait en grande partie dû à l'achat excessif, à l'évaluation incorrecte des portions, et au rejet de produits encore comestibles (date de péremption, fruits et légumes abîmés, etc.). Dans les pays en développement, c'est surtout le manque d'infrastructures adéquates pour la conservation des aliments qui est responsable du gâchis alimentaire.
L'impact considérable du gaspillage alimentaire sur l'environnement
Le lien entre gaspillage alimentaire et changement climatique est particulièrement alarmant comme le souligne le rapport du PNUE. La production, le transport, la conservation et l'élimination de la nourriture gaspillée génèrent jusqu’à 10% des émissions globales de gaz à effet de serre à l'échelle globale. Pour mettre ce chiffre en perspective, si le gaspillage alimentaire était un pays, il se classerait comme « troisième émetteur de gaz à effet de serre derrière les États-Unis et la Chine » indique Richard Swannell.
L’impact du gaspillage alimentaire dépasse les seules émissions de CO2, il concerne également l’utilisation massive des ressources naturelles. Selon l'ONU, la production d’aliments qui finissent par être jetés équivaudrait à près de 30 % des terres agricoles mondiales. Un chiffre d'autant plus alarmant que cette utilisation de la terre contribue largement à la déforestation, ce qui impacte directement la biodiversité et contribue à l'épuisement des sols. Toujours selon le rapport, le gaspillage alimentaire équivaudrait à utiliser inutilement 250 km³ d'eau chaque année, alors que cette quantité pourrait permettre de répondre aux besoins domestiques de 9 milliards de personnes.