Depuis 6 semaines, le méthane fuit abondamment de la réserve souterraine d'Aliso Canyon, aux abords de Los Angeles, en Californie, et c'est seulement aujourd'hui que les autorités se rendent compte de l'ampleur des conséquences environnementales et sanitaires de la catastrophe.
Durant les six dernières semaines, une chape de méthane s'est formée petit à petit au-dessus de la ville californienne et se disperse dans le reste du ciel de l'Etat. La fuite est abondante dans cette réserve d'Aliso Canyon qui se trouve aux alentours du quartier Porter Ranch, au Nord-Est de la mégalopole. Cette fuite n'est pas près d'être stoppée et pourrait engendrer des effets importants sur la population de Los Angeles. Le procureur de la ville a décidé de porter plainte contre la compagnie Southern California Gas (SoCalGas), responsable de la fuite, car chaque heure ce sont 36 000 à 58 000 KG de méthane qui s'échappent.
Le puits, par lequel circule ce gaz stocké est situé à un peu plus de 2,5 km de profondeur, sous les montagnes de Santa Susana, fuit depuis le 23 octobre dernier. Une fuite qui représente 2% du stock d'Aliso Canyon, le plus grand site de stockage de gaz naturel de l'Ouest des Etats-Unis.
Une fuite invisible mais pas sans conséquences sanitaires et environnementales
Si cette catastrophe est invisible pour les yeux car le méthane est incolore, elle n'en demeure pas moins une... catastrophe aux conséquences déjà visibles sur la population. Des centaines d'habitants de Porter Ranch sont victimes de vertiges, vomissements, maux de ventre et de tête, de nausées ou encore de saignements de nez. Selon le Los Angeles Times, les résidents sont gênés par une odeur permanente de soufre. 4550, c'est le nombres d'appels émis par les particuliers à la compagnie SoCalGas pour être relogés.
L'inquiétude des habitants est d'autant plus forte car l'on retrouve du benzène, un agent cancérogène, dans la fuite.
Le méthane a aussi des conséquences sur l'environnement, puisqu'il fait partie des gaz à effet de serre. Les autorités californiennes ont estimé que la fuite avait déjà ajouté 25% aux émissions habituelles de méthane de l'Etat, sur une période d'un mois. Cela fait d'ores et déjà chuter le bilan environnemental de la Californie, d'autant plus que la fuite ne sera pas jugulée tout de suite. Qui plus est, le méthane est hautement inflammable, les vols au dessus de cette zone sont donc interdits jusqu'au 3 mars.
La seule solution possible est de creuser un second puits pour « soulager » le premier. Mais cela devrait encore prendre de trois à quatre mois, et les autorités pressent la compagnie pour capturer le méthane même si SoCalGas nie toute lenteur dans sa réaction au problème.