En prenant le nom du saint patron de l’écologie, le pape François fait naître l’espoir d’un engagement fort de l’Église en faveur de la planète. Partisan d’un mode de vie moins consumériste, le nouveau pontife a évoqué son attachement à la défense de l’environnement dès sa messe d’intronisation.
François, premier pape écologiste ?
En prenant le nom du saint patron de l’écologie, le pape François fait naître l’espoir d’un engagement fort de l’Église en faveur de la planète. Partisan d’un mode de vie moins consumériste, le nouveau pontife a évoqué son attachement à la défense de l’environnement dès sa messe d’intronisation.
Des problèmes écologiques liés à la pauvreté
En 1979, Jean-Paul II proclamait Saint François d’Assise patron des « cultivateurs de l’écologie ». C’est ce nom qu’a choisi l’Argentin Jorge Bergoglio, exhortant les catholiques à « protéger la création » et à devenir les « gardiens de l’autre et de l’environnement » lors de sa première homélie à Rome.
Des propos qui réjouissent Diego Moreno, directeur de l’ONG écologiste Fondation vie sauvage (branche argentine de la WWF), qui estime que l’engagement de l’Église peut avoir des répercussions importantes aux niveaux environnemental et social, en particulier sur les continents les plus pauvres.
« Les problèmes écologiques sont fortement liés à la pauvreté, là où vivent les populations les plus vulnérables au changement climatique et à la dégradation des sols », explique-t-il.
L’épiscopat latino-américain et les écologistes se rejoignent dans leur critique du consumérisme débridé et prônent un mode de vie plus austère, afin de limiter le gaspillage des ressources naturelles.
Les OGM ne contribuent pas à lutter contre la faim
Le discours du pape François coïncide avec les recommandations du Document final d’Aparecida, adopté en 2007 au cours de la 5ème Conférence des évêques latino-américains, dont il avait présidé le comité de rédaction.
Les autorités catholiques accusaient alors l’industrie extractive internationale et le secteur agroindustriel de bafouer les droits économiques, sociaux et environnementaux des populations locales, questionnant au passage l’utilité d’OGM qui ne contribuent ni à lutter contre la faim ni à un développement rural durable.
Le document s’indigne également de l’attitude de l’industrie pharmaceutique, qui « s’approprie illégalement » les connaissances ancestrales des peuples autochtones, et insiste sur la nécessité de préserver l’Amazonie, « un héritage gratuit que nous avons reçu afin qu’il soit protégé ».
La préservation de l’environnement, au cœur de la spiritualité franciscaine
Le ton du Document d’Aparecida s’apparente parfois à celui des discours écologistes les plus virulents, réclamant que « les intérêts de groupes économiques qui anéantissent de manière irrationnelle les sources de vie ne prédominent pas sur les ressources naturelles ». Pour cela, les évêques préconisent la recherche d’un « modèle de développement alternatif, basé sur une éthique incluant l’écologie ».
Selon Luis Scozzina, directeur du Centre franciscain d’Argentine, Jean-Paul II fut le premier pape à s’être intéressé à ces sujets.
Le prêtre rappelle que la préservation de l’environnement est au cœur de la spiritualité franciscaine, et estime que le cardinal Bergoglio est « le jésuite le plus franciscain que nous ayons connu ».
Au vu du mode de vie austère et proche des pauvres qui caractérise le nouveau pape, Luis Scozzina ne doute pas un instant que « François va mettre la crise écologique au plus haut dans son agenda ».