François Bayrou et l’écologie : un engagement timide

Bien que François Bayrou occupe une place centrale dans la politique française depuis plusieurs décennies, son engagement envers l’écologie demeure perçu comme timide.

Par Stéphanie Haerts Publié le 17 décembre 2024 à 11 h 00
François Bayrou et l'écologie

Des débuts politiques éloignés de l'écologie

François Bayrou, figure emblématique du centrisme français, nommé Premier ministre vendredi 13 décembre 2024, n'a que rarement lié son nom à l'écologie durant sa longue carrière. Ministre de l'Éducation nationale et éphémère garde des sceaux, il a surtout été silencieux sur les questions environnementales. « On l’entend très peu sur ces sujets », a déclaré Morgane Piederrière, responsable du plaidoyer au sein de France Nature Environnement dans des propos rapportés par Le Monde.

L'écologie a certes figuré dans ses programmes présidentiels de 2002, 2007 et 2012, mais toujours de manière marginale. Ses rares prises de position, comme lorsqu'il évoquait les impacts de la consommation de viande en 2012, n'ont pas suffi à marquer les esprits ni à définir une ligne claire en faveur de l'environnement.

Une sensibilité écologique

Plus récemment, François Bayrou semble adopter une approche plus verte, comme en témoigne sa gestion en tant que maire de Pau. La mise en place d'une ceinture verte et le soutien à l'installation de maraîchers illustrent un changement progressif, bien que critiqué pour son manque de constance. « Ce n’est pas forcément quelqu’un qui a toujours été écologiste, mais qui a développé cette sensibilité au fil du temps », assure auprès de Vert Antoine Duarte, président du laboratoire d’idées Les Écologistes et de l’Union des centristes et des écologistes (UCE).

Malgré des initiatives locales comme la création d'un réseau de chaleur urbaine à Pau, les critiques pointent un manque de vision globale et un attachement à des projets de construction qui pourraient entraver la lutte contre l'artificialisation des sols. Son amour déclaré pour le béton est régulièrement souligné comme un frein à une véritable politique écologique intégrée.

Une posture politique ambiguë

François Bayrou est souvent décrit comme un homme de compromis, capable de transcender les clivages politiques. Toutefois, son pragmatisme en matière d'écologie est perçu par certains comme insuffisant, voire dangereux, en raison de concessions potentielles sur des enjeux environnementaux clés. L'unique contribution de François Bayrou en matière d'écologie réside dans la publication, en octobre 2022, d'un rapport de 32 pages intitulé « Responsabilité climatique : la géothermie de surface, une arme puissante ». En tant que haut-commissaire au plan, il explore dans ce document des méthodes optimisées pour l'extraction d'énergie géothermique. Le rapport, qualifié de révolutionnaire par ses défenseurs, proposait des techniques susceptibles de réduire la consommation d'électricité de 15%, selon ce qu'en rapporte Le Monde.

Sa décision de soutenir la candidature de Marine Le Pen en 2022 pour garantir sa participation aux élections a soulevé des interrogations sur ses véritables engagements écologiques, soulignant la complexité de ses choix politiques et leurs implications pour la politique environnementale française.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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