D'après une étude menée par une équipe de chercheurs britanniques, Paris détient un titre infortuné : celui de la ville la plus meurtrière d'Europe lors d'épisodes caniculaires. Cette conclusion a été tirée après une analyse approfondie des données relatives à plus de 800 villes européennes.
Chaque année, les vagues de chaleur causent de nombreux décès en France, une situation qui s'aggrave au fil du temps. L'été 2022 a été particulièrement mortel, avec trois vagues de chaleur consécutives qui ont entraîné une surmortalité estimée à 11 000 individus, selon les statistiques de l'Insee.
854 villes d'Europe étudiées par les experts
L'augmentation de la mortalité liée à la hausse des températures est un phénomène national, mais la capitale française semble être particulièrement vulnérable. L'étude britannique a révélé que Paris est la ville européenne où le risque de mortalité lors d'une canicule est le plus élevé, comme le relate Futura Sciences.
Cette conclusion s'appuie sur une vaste collecte de données menée entre le 1er janvier 2000 et le 31 décembre 2019. Les chercheurs ont pris en compte les informations de 854 villes européennes, en analysant des facteurs variés tels que les relevés météorologiques, les infrastructures existantes, les données démographiques des adultes de plus de 20 ans, ainsi que divers facteurs socioéconomiques, topographiques et environnementaux.
Pourquoi Paris arrive-t-elle en tête du classement ?
C'est dans le cadre de cette étude, publiée en mars 2023 dans The Lancet Planetary Health, que Paris a été identifiée comme la ville où le risque de mortalité par chaleur est le plus élevé. À l'inverse, Londres se distingue par le plus grand risque de mortalité par froid. Globalement, l'Europe de l'Ouest est la région où la surmortalité liée au froid et à la chaleur est la plus marquée.
Malgré la présence de villes aux températures annuelles plus élevées, Paris se distingue comme la métropole la plus dangereuse en période de canicule. Deux principales raisons expliquent cette situation. D'une part, l'urbanisation parisienne s'avère particulièrement mal adaptée à la gestion de la chaleur. D'autre part, la population de la capitale est particulièrement vulnérable. Le phénomène d'îlot de chaleur urbain joue un rôle important : selon l'Institut Paris Région, les différences de température entre Paris et les zones rurales environnantes peuvent atteindre jusqu'à 10 °C lors d'une canicule exceptionnelle, comme celle observée en 2003.