Météo France dans son bulletin saisonnier tire la sonnette d'alarme. Publié ce jeudi 29 février 2024, l'hiver 2023-2024 est le troisième hiver le plus chaud enregistré en France depuis les années 1990.
Hiver 2023-2024 : le troisième plus chaud enregistré en France
Avec une moyenne qui a excédé de 3,6°C les normales de saison pour février, ce mois s'est hissé au rang de deuxième février le plus chaud depuis le record de 1990, et le 25ᵉ mois au-dessus des normales de saison. Cette période, traditionnellement la plus froide de l'année, a vu le mercure grimper « d'environ deux degrés » au-dessus des moyennes habituelles, se plaçant juste derrière les hivers de 2020 et 2016, avec des températures moyennes respectives enregistrées de +2,3 °C, et de +2,1 °C.
[1/2] 📊Bilan #climat : l’hiver 2023-2024 finit au 3e rang des hivers les plus chauds jamais mesurés en France (+2 °C environ), derrière 2020 (+2,3 °C) et 2016 (+2,1 °C).
La douceur s’est installée à partir de fin janvier, avec des températures dignes de la période printanière. pic.twitter.com/Xk1xwZfITL
— Météo-France (@meteofrance) February 29, 2024
« Après un épisode hivernal du 8 au 20 janvier, la douceur s'est installée sur la France avec des températures dignes de la période printanière », a souligné Météo-France. Cette tendance n'est pas isolée mais s'inscrit dans un contexte plus large de réchauffement, avec des températures moyennes en hausse constante depuis février 2022, à l'exception d'avril 2023 qui a respecté les normales.
Pluie, manque de neige et de soleil
Le réchauffement observé n'est pas sans conséquences. Les épisodes de gel et les chutes de neige en plaine, jadis courants, deviennent des événements rares, modifiant profondément les écosystèmes et les cycles naturels. L'excédent de pluie observé cet hiver, bien que bénéfique pour les nappes phréatiques, ne compense pas les déficits d'enneigement en montagne, essentiels pour la recharge des aquifères au printemps. « Contrairement à l'an dernier, l'hiver 2023-2024 a connu un excédent de pluie d'environ 10% », note Météo-France, une donnée qui masque néanmoins des disparités régionales importantes et des situations de sécheresse persistante dans certaines zones. Le manque de soleil, avec un déficit allant jusqu'à 30% dans certaines régions, ajoute une couche supplémentaire de complexité à la gestion des ressources naturelles et à la santé des écosystèmes.
Les chiffres de Météo-France témoignent d'un changement climatique en cours, avec ces hivers qui, loin d'être de simples anomalies, s'inscrivent dans une tendance au réchauffement global. « Nos hivers sont moins froids qu'auparavant, les gelées durables et la neige en plaine deviennent de plus en plus rares », alerte Météo-France. La gestion des ressources en eau, la préservation des écosystèmes, l'adaptation des pratiques agricoles et la planification urbaine doivent toutes prendre en compte ces nouvelles réalités climatiques.