Alors que la France examine attentivement son plan d’adaptation aux défis du changement climatique, Météo France a dévoilé ce mardi une synthèse des prévisions climatiques pour l’Hexagone. Le document détaille les impacts d’une augmentation de température de 4°C anticipée d’ici la fin du siècle, avec pour objectif de préparer toutes les branches de la société à s’adapter à cette nouvelle réalité.
France en 2100 : les conséquences climatiques d’un futur à +4°C
Au fur et à mesure que le monde s'engage lentement vers la réduction des gaz à effet de serre, la France se dote d'outils pour anticiper et s'adapter à un futur climatique plus hostile. En 2023, Météo France a publié un rapport décrivant les attentes climatiques pour l'Hexagone, envisageant un scénario de +4°C d'ici la fin du siècle, comparativement aux niveaux de 1850. Ce travail s'inscrit dans le cadre du plan national d'adaptation au changement climatique, actuellement en consultation publique.
Une hausse de 4°C en France en 2100
À l’occasion d’une conférence de presse ce mardi 10 décembre, Jean-Michel Soubeyroux, directeur adjoint scientifique de la direction de la Climatologie et des Services climatiques de Météo-France, a expliqué que la hausse de 4°C est une projection établie à partir des objectifs actuels de réduction des émissions de gaz à effet de serre. « À l’échelle de la France hexagonale, le réchauffement est plus important car elle se situe sur une zone continentale, » a-t-il indiqué dans des propos rapportés par Le Figaro.
La Trajectoire de Réchauffement de référence pour l'Adaptation au Changement Climatique (TRACC) s'appuie sur une analyse approfondie des engagements mondiaux actuels en matière de réduction d'émissions. Selon le climatologue, ce scénario réaliste de +4°C en France pour 2100 correspond à un réchauffement planétaire de +3°C. Ce détail souligne l'accélération du réchauffement sur les zones continentales et aux latitudes tempérées, notamment en France.
Une température moyenne annuelle de +14,2°C en France
La synthèse de Météo France offre une projection détaillée et régionalisée des températures futures. Par exemple, la température moyenne annuelle en France pourrait grimper de +14,2 °C, par rapport à la normale de +10,9 °C de la période 1976-2005. Les prévisions sont encore plus alarmantes pour l'agglomération parisienne avec des estimations atteignant les +15 °C, équivalant au climat actuel de Montpellier, et même dépassant +18 °C dans le sud du pays, rappelant les conditions actuelles de l'Andalousie.
Quant aux précipitations, le rapport indique une augmentation générale en hiver, surtout hors des zones montagneuses comme les Alpes et les Pyrénées. En été, cependant, une réduction importante est attendue sur l'ensemble du territoire, à l'exception du nord-est où les changements seraient moins marqués. Cette variation pourrait avoir des répercussions importantes sur l'agriculture, la gestion de l'eau et la biodiversité.
L'urgence d'adapter les infrastructures
Face à ces prévisions, la nécessité d'adapter les infrastructures est criante. La TRACC ne cherche pas seulement à peindre un tableau du climat de 2100 mais vise à préparer concrètement la France aux défis immédiats. Jean-Michel Soubeyroux conseille vivement d’intégrer ces données climatiques dans les futures constructions urbaines et rurales, « non pas pour décrire le climat à horizon 2100 mais ce à quoi il faut s'adapter. »
Les données offertes par Météo France doivent donc guider les décisions en matière de construction urbaine, de réseaux de transport et d'approvisionnement en eau. De même, le plan national d'adaptation au changement climatique, ouvert à consultation publique jusqu'à fin décembre, permettra concrètement d’anticiper cette hausse des températures.