Face à l’annonce d’un plan de soutien aux énergies renouvelables, des associations finlandaises expriment leur déception. L’éolien a la part belle, mais les autres sources d’énergie sont un peu malmenées. Dont la forêt, pourtant incontournable en Finlande.
un paquet de subventions pour les énergies renouvelables
Face à l’annonce d’un plan de soutien aux énergies renouvelables, des associations finlandaises expriment leur déception. L’éolien a la part belle, mais les autres sources d’énergie sont un peu malmenées. Dont la forêt, pourtant incontournable en Finlande.
Le gouvernement finlandais vient de lancer un paquet de mesures de soutien aux énergies renouvelables. La moitié concerne l’énergie éolienne. Les autres portent sur le BRF, le bois de petite dimension, les biocarburants, et les pompes à chaleur.
Il s’agit d’une aide considérable : 341 millions d’euros chaque année. Ces subventions permettraient d’investir environ 10 milliards d’euros dans la production d’énergie renouvelable en Finlande. Or il ne s’agit pour ce pays que de remplir ses obligations auprès de l’UE, c’est-à-dire de faire passer la part d’énergies renouvelables à 38% de la consommation d’énergie nette en 2020. Concrètement, cela signifie pour la Finlande qu’elle doit accroître sa production d’énergie à partir de ses ressources en énergies renouvelables de 38 TWh.
Mais face à ce plan l 'Association finlandaise pour la Protection de la Nature fait la moue.
En excluant un important potentiel en énergie renouvelable, le gouvernement crée inutilement une demande en énergie nucléaire, se désole Janne Björklund chargée de la campagne anti-énergie nucléaire de l'Association finlandaise pour la Protection de la Nature.
L'association trouve en effet que les objectifs fixés par le gouvernement finlandais pour l'augmentation par exemple de l'énergie éolienne, des petites productions d'énergie mixte et l'utilisation de biogaz ne sont pas suffisants. Par exemple, l'objectif du gouvernement fixe à 2000 mégawatts la production d’éolien. Bien peu ambitieux quand on connaît le potentiel du pays sur ce créneau.
Concernant les propositions gouvernementales sur le bois, jugées positives, elles oublient de prendre en compte les bois qui servent à produire la pâte à papier, dits bois de trituration. Or l'Institut finlandais de recherche sur la Forêt estime que 10 millions de mètres cubes de matériaux ligneux destinés à la pâte à papier, soit près de 20TWh provenant de l'industrie du bois seront disponibles en 2020.
Selon l'AFPN, l'énergie tirée des forêts doit reposer sur une cogénération énergétique, à partir des déchets de l’abattage. Le gouvernement finlandais compte trop sur le biodiesel d'origine forestière, alors qu’il faudrait miser davantage sur l’exploitation des forêts jeunes. Cela permettrait d’accroître le volume de biomasse forestière convenant à la production d’énergie de 5 millions de m3 par an. Et aussi de rattraper les retards pris dans les travaux de coupe.
Le directeur de la Fédération finlandaise des Industries du Bois, Timo Jaatinen s’inquiète de voir certaines filières favorisées au détriment des autres :
Dans sa politique de subventions, il est très important que le Gouvernement veille à ne pas fausser le marché. Il doit créer un système de surveillance sur les éventuelles distordions, et intervenir.