L’événementiel rime-t-il toujours avec poubelle ? Apparemment non. Alors que la 33ème édition du Festival de Jazz de Montréal débute le 28 juin 2012, cet événement d’envergure internationale démontre que le mariage entre événementiel et développement durable est possible.
Festival de Jazz de Montréal, nouveau rendez-vous des bonnes intentions ?
L’événementiel rime-t-il toujours avec poubelle ? Apparemment non. Alors que la 33ème édition du Festival de Jazz de Montréal débute le 28 juin 2012, cet événement d’envergure internationale démontre que le mariage entre événementiel et développement durable est possible.
La société et la planète font face à de nouveaux défis écologiques et sociétaux. Tous les acteurs sont appelés à adopter des principes du développement durable et à adapter leurs procédures afin de contrôler leur empreinte écologique.
Limiter son empreinte écologique
Le festival de jazz de Montréal accueille chaque année plus de 1 000 concerts et activités, dont 60 % sont gratuits, sur la Place des Arts de Montréal. Dès ses premières éditions, les trois fondateurs partageaient déjà le respect des valeurs environnementales et sociales. Des valeurs qui se sont concrétisées en véritable politique de développement durable depuis 1989. En 2009, le Festival s’est vu décerner le prix du Tourisme durable parmi les Grands Prix du tourisme du Québec. Un prix qui lui confère sur la scène internationale, une enviable réputation d’événement responsable et engagé.
Selon Sonia Pépin, Directrice Logistique de l’événement:
« Le défi est de cibler les bons enjeux et de motiver l’engagement de tous ! ».
Le recyclage de masse
Bien plus que la dématérialisation du papier ou encore le recyclage des gobelets ou assiettes, Sonia Pépin explique:
« Le tout passe par une bonne planification des ressources humaines et matérielles. Ensuite, il faut mettre sur pied les modes opérationnels en fonction des espaces requis et des espaces disponibles dans un centre-ville où les terrains vagues n’existent pratiquement plus. Sans oublier d’identifier les matières recyclables et les entreprises qui sont aptes à recevoir ces matières ».
La logistique derrière cela est primordiale. Formation d’équipes de nettoyage, gestion des kiosques alimentaires et motivation de chaque employé du site afin que chacun s’engage dans la collecte des matières recyclables:
« Sur le terrain, l’organisation se concrétise par différents équipements pour faciliter le geste des festivaliers. Plus de 165 Duos (contenant pour les matières recyclées et contenant pour les déchets) sont disposés sur le site. Des équipements pour la récupération du carton, du verre, du compost et des produits dangereux sont répartis de façon stratégique afin de favoriser la récupération des matières auprès des commerçants et des équipes internes. Nous faisons un tri à la source au niveau des concessions pour faciliter le travail. Des équipements de récupération sont installés dans chaque bureau de production, loge d’artiste et arrières-scènes. Une fois les matières acheminées au centre de tri ; c’est au tour de l’équipe du Consortium Écho-Logique de se mettre en action afin de maximiser la récupération et de s’assurer que les matières sont dirigées vers les bons endroits. Un travail de fond est aussi nécessaire afin de prévoir les contenants appropriés en fonction de l’espace et des jours de collectes, afin de recevoir toutes les matières et d'en disposer de façon efficace ».
Dématérialiser un maximum d’élément papier
Recycler est un geste essentiel mais en 2012 l’effort supplémentaire du festival est mis dans la réduction à la source de certains matériaux, dont le papier. Pour cela, plusieurs stratégies ont été mises en place comme maximiser les communications web pour promouvoir l’événement (encart publicitaire web, courriel, etc.) ainsi que le développement d’une nouvelle application Smartphone gratuite afin de dématérialiser le plus d’éléments possibles comme la programmation des spectacles, le plan de l’événement, etc. Une nouveauté qui challenge et réduit l’utilisation des programmes papiers classiques.
Limiter les déplacements des festivaliers
Culture et développement durable sont deux projets communs. Dans cette optique, le Festival souhaite ancrer son rôle de leader dans l’avenir.
Limiter les déplacements locaux est également un enjeu de taille pour les festivals. Les milliers de festivaliers ont utilisé l’avion, le bus ou la voiture pour assister aux représentations, limiter leurs déplacements locaux afin de participer à une réduction de leur empreinte écologique est essentiel. Pour cela, l’ensemble des spectacles du festival (gratuits et payant) prennent place au cœur de la ville de Montréal, tout autour du Quartier des spectacles. Facilement accessible en transport en commun, toutes les salles de spectacles se trouvent également à proximité du centre d’activités de façon à ce que les festivaliers puissent s’y rendre à pied.
Ces multiples initiatives environnementales démontrent que pour parler de durabilité, il faut que chacun devienne, à son niveau, un acteur du développement durable.
Christine Lacaze