Le gouvernement équatorien propose aux autres pays de l’OPEP de créer une taxe environnementale de 5% sur les exportations de pétrole destinée à alimenter le Fonds vert. La mesure permettrait de lever 40 milliards de dollars par an et d’aider les pays émergents à faire face aux changements climatiques.
Faut-il taxer le pétrole pour financer la lutte contre le réchauffement ?
Le gouvernement équatorien propose aux autres pays de l'OPEP de créer une taxe environnementale de 5% sur les exportations de pétrole destinée à alimenter le Fonds vert. La mesure permettrait de lever 40 milliards de dollars par an et d’aider les pays émergents à faire face aux changements climatiques.
Une idée écartée à Doha
Lancée pour la première fois en 2010 par le président Rafael Correa, l’idée d’une taxe appliquée aux exportations de pétrole a été présentée par l’Équateur lors du dernier Sommet mondial sur le climat, qui s’est tenu à Doha.
Selon Tarcisio Granizo, chef de la délégation équatorienne, l’idée n’a pas été retenue car c’est à l’OPEP qu’il appartient de la présenter. L'Équateur s'efforcera donc de convaincre les autres membres de l'organisation des pays exportateurs de pétrole du bien-fondé de sa proposition, afin qu'elle puisse être réévaluée par les Nations unies.
Comment financer la réduction des émissions de CO2 ?
Baptisée taxe Daly-Correa, la mesure permettrait de réunir 40 milliards de dollars chaque année (30 milliards d’euros), en taxant l’ensemble des exportations mondiales de pétrole à hauteur de 5 %.
Ce financement innovant aiderait les pays du Sud à faire face aux conséquences du changement climatique et pourrait financer des projets de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
Tarcisio Granizo rappelle que l'extension du protocole de Kyoto implique une diminution des GES ne dépassant pas 15 à 18 %, alors qu’il est impératif de faire baisser les émissions d’au moins 25 % pour espérer limiter le réchauffement planétaire.
Il faut récompenser la non-extraction
L’Équateur est également à l’origine de la proposition d’ « Émissions Nettes Évitées », qui envisage le versement de compensations financières aux pays renonçant volontairement à des opérations productives polluantes comme l’extraction de pétrole.
Selon Tarcisio Granizo, à Doha « ce mécanisme a été reconnu officiellement comme un mécanisme permettant de lutter contre le réchauffement planétaire ».
Le gouvernement équatorien rappelle que les grandes puissances ont une dette historique envers les pays souffrant des dérèglements climatiques :
« Les dommages imputables au réchauffement doivent être indemnisés par les pays développés pour une raison toute simple : ce sont eux les responsables de la dégradation environnementale. »