La Commission européenne vient d'ajouter le géant chinois du prêt-à-porter, Shein, sur la liste des plateformes en ligne qui seront soumises au Digital Services Act. Derrière l'objectif de protéger les consommateurs européens, l'UE vise aussi à réduire l'impact de la fast-fashion sur son territoire.
L'UE impose le DSA à Shein
Dès août 2024, Shein, le géant du prêt-à-porter chinois en Europe, devra se conformer aux exigences strictes du Digital Services Act (DSA) de l'Union européenne. Celui-ci s'appliquera à partir du mois d'août 2024 à toutes les plateformes en ligne affichant plus de 45 millions d'utilisateurs mensuels sur le Vieux continent, telles que Facebook, AliExpress, Google, X (ex-Twitter), Amazon, etc. Avec 75 millions à son compteur, ce qui représente près de 10 % de la population européenne, Shein ne pouvait y échapper.
La réglementation imposée par l'UE a pour principal objectif de sécuriser l'environnement numérique en Europe. Le DSA impose une médiation stricte des contenus et assure que les produits vendus en ligne ne présentent aucun risque pour les consommateurs, ni ne sont illégaux.
Limiter la fast-fashion en Europe
Le Digital Service Act de l'Union européenne vise non seulement à sanctionner les éventuels abus de certaines plateformes, mais aussi à encourager une industrie plus responsable. Comme le souligne le Parlement européen, le secteur de la mode est le deuxième plus grand pollueur derrière l'industrie pétrolière, responsable à lui seul d'environ 10 % des émissions mondiales de carbone. Bien évidemment, une grande partie de ces émissions est directement liée à la fast-fashion : environ 100 milliards de vêtements sont produits chaque année, et près de 60 % finissent dans des décharges ou des incinérateurs l'année suivant leur production.
Shein n'est clairement pas étrangère à tout ce gâchis. L'entreprise chinoise est le deuxième plus gros producteur de vêtements au monde et a une capacité de produire jusqu'à 8 000 designs par jour avec l'utilisation de l'intelligence artificielle. Les règles imposées par l'UE visent donc à responsabiliser ces plateformes en exigeant une transparence accrue et des mesures préventives contre la vente de produits nocifs ou illégaux. En cas de non-conformité à la législation européenne, les plateformes risquent une amende pouvant s'élever jusqu'à 6% de leur chiffre d'affaires mondial de l'année précédant leur mise en cause.