Un domaine de la province de Formosa, dans le nord du pays, procède à la régénération d’une zone semi-aride afin de pouvoir un jour y exploiter le bois de manière durable.
Replanter les forêts pour mieux les exploiter
Un domaine de la province de Formosa, dans le nord du pays, procède à la régénération d’une zone semi-aride afin de pouvoir un jour y exploiter le bois de manière durable.
À contre-courant de la tendance visant à s’accaparer les zones naturelles même les plus reculées pour y planter des céréales, La Florencia, un domaine couvrant 60 000 hectares, travaille à un projet ambitieux : régénérer des zones dégradées en y recréant l’écosystème indigène disparu. Un travail de longue haleine, qui devrait à terme permettre d’exploiter de façon durable les forêts ainsi récupérées.
Les précipitations annuelles ne dépassent pas ici les 700 mm et ne débutent qu’une fois l’été venu. Ceci rend difficile la régénération de cette zone semi-aride très fragile.
Le projet a débuté en l’an 2000 par quelques essais, puis chaque année, des zones de récupération plus importantes ont vu le jour. Jorge Bellsolá, responsable de l’établissement, espère pouvoir atteindre le rythme de 3000 hectares régénérés chaque année.
Autrefois essentiellement composée de forêts indigènes, la zone a beaucoup souffert des activités humaines pendant près de 100 ans, jusqu’à se retrouver presque totalement dégradée.
Il ne resterait à l’heure actuelle que 50% du couvert forestier initial. Les essences indigènes sont, entre autres, le caroubier blanc, le palo cruz, le quebracho rouge santiagueño, le quebracho blanc, le palo santo et le bois jaune.
La Florencia a classifié les zones selon trois niveaux de dégradation. Le premier est celui de dégradation maximale et compte près de 16 000 hectares. Le sol y est dépourvu de couverture végétale et souffre de l’érosion.
Le second niveau, de 22 000 hectares, comprend les zones de dégradation moyenne : quelques arbustes et un peu de végétation basse.
Vient enfin le troisième niveau, comprenant des zones qui parce qu’elles sont plus humides, abritent de la forêt. Ces surfaces, totalisant près de 25 000 hectares, peuvent se régénérer naturellement.
Chaque niveau est traité différemment. Pour le premier, on commence par clôturer la zone afin que les animaux ne puissent y accéder. On tente ensuite de reconstituer les caractéristiques naturelles du sol, notamment en semant de l’herbe et des plantes sélectionnées, afin d’arrêter l’érosion et de permettre au sol de retrouver une température et une humidité normales.
Plus tard, une fois atteint le niveau deux, on procède à la reforestation proprement dite, en plantant des essences autochtones provenant de la pépinière de la Florencia. Pendant trois ans, on veille sur chaque arbrisseau, afin de le protéger de la chaleur excessive, des rongeurs, des parasites et de la sécheresse.
Dans la zone de niveau trois, on encourage la croissance des espèces sélectionnées en procédant à un éclaircissage régulier.
Selon Jorge Bellsollá, grâce à la création de la couverture herbeuse et au reboisement, la régénération de la zone est en bonne voie.
Si la Florencia réussit à retrouver son écosystème naturel, le projet d’exploitation forestière durable pourra commencer.
Ce projet de régénération coûte à la Florencia, entre 950 et 1150 euros à l’hectare. Elle pourrait toutefois prétendre au remboursement éventuel d’une partie des frais engagés en vertu de la législation sur la re-forestation.