Il reste moins de cinq ans pour remplir les 8 objectifs de développement du millénaire (ODM) fixés par l’ONU. Pour São Tomé, un des grands défis est d’atteindre le 7ème objectif, celui du Développement Durable …
Le défi du Développement Durable fixé par l’ONU
Il reste moins de cinq ans pour remplir les 8 objectifs de développement du millénaire (ODM) fixés par l’ONU. Pour São Tomé-et-Principe, un des grands défis est d’atteindre le 7ème objectif, celui du Développement Durable.
Petit Etat-île situé dans le Golfe de Guinée, sur la côte de l’Afrique Occidentale, São Tomé-et-Principe est particulièrement exposé aux conséquences du réchauffement climatique comme la montée du niveau de la mer. Pour ce jeune pays de 165 000 habitants et un peu plus de 1 000 km², la préservation de l’environnement est littéralement une question de vie ou de mort.
Ovídio Pequeno, ambassadeur de São Tomé-et-Principe à l’ONU explique que
Un des grands problèmes est l’érosion de la côte. On observe une hausse de l'altitude des vagues, ce qui nous préoccupe, surtout à cause de la localisation de l’île. La question du vol de sable est également cruciale dans le sens où elle accélère l’érosion et cause de sérieux problèmes de qualité pour nos plages.
Même si l'île est encore peu ciblée par le tourisme de masse, ses charmes naturels commencent à attirer de plus en plus de visiteurs.
A travers divers programmes de sensibilisation, le gouvernement mise sur l’éducation pour alerter les habitants sur la nécessité de préserver la région. Certes, à court terme, la vente de sable retiré de la plage permet à certains habitants d’assurer leur quotidien, mais à long terme, cette pratique provoquera des dégâts irréversibles.
Le pays, producteur de cacao depuis l’époque de la colonisation portugaise, se prépare à jouer un rôle important dans la production de pétrole du continent africain, grâce aux réserves en eaux profondes du Golfe de Guinée.
Aujourd’hui, la pêche artisanale occupe 15% de la population active, et la variété de poissons (thon, poisson-volant, espadon, bonito) fournit 80% des protéines consommées par les habitants de São Tomé. Mais l’ONG Marapa, qui assiste 3 000 pécheurs de l'île depuis 1999, explique que les changements climatiques ont déjà commencé à affecter le quotidien de ceux qui vivent de la pêche. La quantité de poissons diminue, le réchauffement des eaux contribuant à l’éloignement de certaines espèces de la côte.
Pour tenter d’atteindre le 7ème objectif de développement du millénaire, São Tomé commence à contrôler la déforestation de ses forêts. Dans les zones rurales, le bois est le seul combustible disponible pour préparer les repas. Le Ministère de l’Agriculture entend expliquer à ces populations que la persistance de cette pratique mettra en danger la survie des générations futures.
Malgré la mise en place de nombreux programmes, le gouvernement et les ONG estiment qu’il sera difficile d’atteindre ce 7ème objectif, pour divers motifs, l’un d’entre eux étant le manque de ressources financières. C’est pourquoi le pays est particulièrement favorable à la proposition faite par le Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, lors de la Conférence de Cancún sur le climat, d’une contribution de 100 milliards de US$ des pays industrialisés afin d’aider les nations en développement à combattre l’effet de serre.