Près de 80 boliviens travaillant en conditions d’esclavage dans des ateliers clandestins ont pu être libérés par les autorités argentines. Des rafles simultanées dans douze lieux distincts ont permis de mettre à jour un véritable réseau de traite d’êtres humains.
Esclaves du prêt-à-porter, les dessous de la mode
Près de 80 boliviens travaillant en conditions d’esclavage dans des ateliers clandestins ont pu être libérés par les autorités argentines. Des rafles simultanées dans douze lieux distincts ont permis de mettre à jour un véritable réseau de traite d’êtres humains.
Une série de perquisitions surprises menées à bien dans des hangars de la capitale et du grand Buenos Aires ont permis de secourir 80 personnes, dont plusieurs mineurs, qui vivaient entassées dans des ateliers de confection.
Ordonnées par le juge Norberto Oyarbide, les rafles ont conduit à l’arrestation de 23 personnes d’origine bolivienne, accusées de séquestrer des travailleurs de même nationalité.
Ayant assisté à deux des opérations, le magistrat s’est montré horrifié en découvrant les conditions extrêmement sordides dans lesquelles étaient détenues les ouvriers.
Dans la plupart des ateliers, ceux-ci devaient dormir et manger dans des dortoirs de six mètres carrés seulement, contenant 6 lits (deux couchettes de trois étages).
Pour augmenter le rendement et réduire le nombre de dortoirs au strict minimum, les propriétaires des lieux obligeaient les travailleurs à pratiquer la technique de la cama caliente (le “lit chaud”). Il s'agit d'un système de rotation garantissant une occupation continue des postes de travail et des lits.
Selon des sources policières, les perquisitions ont également permis de mettre la main sur les papiers d'identité des captifs.Des papiers qui leur étaient confisqués dès leur arrivée.
C’est grâce à l’une des victimes, qui avait réussi à s’échapper, que l’enquête policière a pu être ouverte.
Selon l’agence Telam, l’opération a permis de démanteler un véritable réseau de commerces, d’ateliers clandestins, d’entrepôts et de dortoirs, et a conduit à la confiscation de 5 véhicules de luxe, 118 machines à coudre industrielles et 11 000 vêtements.