Pour la 1ère canadienne du documentaire Notre poison quotidien, Green et Vert, de passage à Montréal, a rencontré la réalisatrice choc du Monde selon Monsanto.
Entrevue avec Marie-Monique Robin – Réalisatrice du documentaire "Mon poison quotidien"
Par GVadmin
Modifié le 11 décembre 2012 à 17 h 15
Réactions des médecins, des organismes de réglementation, des consommateurs...
G&V : Comment les groupes de médecins ont-ils réagi à vos recherches et vos découvertes ? Ne devraient-ils pas plus sensibiliser leurs patients ?
MMR : Oui, tout à fait. Je ne sais pas comment c’est au Canada, mais en France il n’existe pas de chaire en santé environnementale dans les facultés de médecine. Et lors des projections du documentaire, il y a régulièrement des médecins qui viennent me voir que qui me disent « Ah maintenant je comprends ! C’est vrai que depuis 20 ans je vois des femmes de plus en jeunes qui ont des cancers du sein, des hommes qui ont des cancers des testicules que l’on ne voyait jamais avant, des problèmes de malformations génitales chez les petits garçons et je ne comprenais pas. Et c’est toute la problématique actuelle du cancer par exemple. On ne fait pas de prévention et on ne s’attaque pas aux causes. Alors bien sûr qu’il faut continuer à chercher des médicaments pour soigner les malades, c’est évident. Mais il faut prévenir les futurs cancers ! Il faut légiférer, interdire certaines molécules. Et dans le dernier President’s Cancer panel des Etats-Unis, ils disent carrément que depuis 30 ans, on est passé à côté des causes principales du cancer.
G&V : Comment avez-vous été accueillie par les organismes de règlementation ?
MMR : Ils ont beaucoup de mal à justifier le système. A tel point d’ailleurs que quand j’étais à Genève, j’interviewais une des expertes du JMPR en lui disant que ce n’est pas très rassurant finalement. C’est un peu du bricolage. Elle m’a répondu : « C’est vrai. Et si vous voulez courir un risque zéro, il faut interdire tous les produits chimiques. Mais tant qu’on les autorisera c’est le mieux que l’on puisse faire. » Elle a au moins eu le mérite de la franchise.
G&V : Comment aimeriez-vous que les consommateurs réagissent à la suite de votre livre et documentaire ?
MMR : Il faut absolument qu’ils encouragent au maximum l’agriculture biologique et qu’elle s’inscrive dans le cadre du développement durable. Évitez les plats transformés et cuisinez vous-même !