Éolien offshore à l’île d’Oléron : la LPO prête à un bras de fer avec l’État

Par La rédaction Modifié le 9 avril 2024 à 17 h 36
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Le projet de parc éolien offshore près de l'île d'Oléron (Charente-Maritime), bien qu'inscrit dans la dynamique de transition énergétique de la France, suscite depuis ses prémices de vives oppositions en raison de ses potentiels impacts environnementaux. La Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO), appuyée par le maire de Saint-Pierre-d'Oléron, Christophe Sueur, se montre particulièrement intransigeante, envisageant une action en justice contre l'État.

Un front uni pour préserver la biodiversité

Le projet de parcs éoliens offshore, acté par un arrêté du gouvernement en juillet 2022, est le suivant : l'installation de près de 80 aérogénérateurs dans une zone étendue sur une superficie de 120 km², sur une profondeur variant de 65 à 71 mètres et à 40 km de l'île d'Oléron, et 45 km de l'île de Ré. Son objectif ? Produire 1 gigawatt (GW) d'électricité par an. Outre la perturbation des habitats marins, la LPO, reconnue pour son engagement dans la protection des espèces aviaires, met en avant le risque d'une perturbation majeure des cycles migratoires, avec des conséquences potentiellement désastreuses sur la biodiversité locale.

Le communiqué commun du maire de Saint-Pierre-d'Oléron et du président de la LPO, Allain Bougrain-Dubourg, témoigne d'une opposition ferme, articulée autour de la sauvegarde de la biodiversité marine et des voies migratoires des oiseaux. « Non, non et non », martèlent-ils, dénonçant un projet qui, selon eux, « dénature les îles d’Oléron et de Ré » et représente une « atteinte grave et irrémédiable à la biodiversité et aux fonds marins ».

Des défis techniques qui exacerbent les inquiétudes

La complexité technique du projet, soulignée par des experts comme le géographe Francis Beaucire, amplifie les incertitudes quant à ses répercussions environnementales. « On manque de données, d'où la nécessité d'avoir une action coordonnée de la recherche académique », indiquait-il dès 2022, mettant l'accent sur l'importance d'une évaluation approfondie des impacts qu'aurait ce parc éolien offshore. Cette absence de données concrètes renforce l'inquiétude des opposants, qui craignent que les mesures d'atténuation prévues ne soient insuffisantes face à l'ampleur des risques.

Pour le moment, 9 candidats ont répondu à l'appel d'offre du gouvernement qui doit se positionner sur celui qui sera sélectionné d'ici à 2025. Mais la LPO n'est pas prête à baisser les bras. Cette dernière se dit même prête à engager une action en justice contre l'État dans l'espoir de faire annuler l'arrêté ministériel de juillet 2022. Une démarche qui est envisagée comme un recours ultime pour la protection de l'environnement, et qui souligne par la même occasion la nécessité d'une réflexion plus globale sur l'impact des installations des énergies renouvelables sur les écosystèmes.

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