Le chauffage au bois, traditionnellement considéré comme une solution de confort secondaire, se révèle aujourd'hui comme un acteur majeur de la transition énergétique en France. Mais ces systèmes ne sont pas parfaits. Les autorités ont mis en place de nouvelles normes afin de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre ainsi que celles des particules fines.
Chauffage au bois, des systèmes de plus en plus écologiques
L'évolution technologique a permis d'améliorer considérablement l'efficacité et la propreté du chauffage au bois. La norme Ecodesign, créée en 2022, a d'ailleurs introduit des standards plus élevés pour les appareils neufs, et elle a interdit les foyers ouverts dans les nouvelles constructions pour réduire les risques et la pollution depuis le 1ᵉʳ janvier 2023. Ces innovations reflètent une prise de conscience de l'impact environnemental du chauffage au bois et de la nécessité d'adopter des pratiques plus durables. Ces avancées, allant des chaudières à bois avec bouilleur aux systèmes de combustion avancée, ont permis de réduire l'impact écologique tout en optimisant l'efficacité énergétique.
Cependant, le secteur fait face à un défi majeur : la réduction des émissions de gaz à effet de serre et de particules fines, qui, selon les chiffres de Santé publique France, seraient responsables de près de 40 000 décès tous les ans. Un décret datant du mois de juillet 2023 fixe de nouvelles normes concernant les systèmes de chauffage au bois. Ces mesures, intégrées au Code de santé publique, imposent un entretien annuel obligatoire pour tout équipement de chauffage fonctionnant par combustion, ainsi que le ramonage des conduits par des artisans qualifiés RGE (le nombre selon les municipalités). Ces artisans certifiés sont les seuls à être habilités à délivrer une attestation d'entretien nécessaire pour assurer le logement.
Un engouement qui doit être canalisé
Le bois de chauffage, à 7,15 centimes/kWh, se positionne comme l'énergie la plus abordable du marché, bien devant le gaz naturel (10,50 centimes/kWh) et l'électricité (20,62 centimes/kWh). Cette attractivité tarifaire, combinée aux avantages environnementaux du bois, en fait un choix privilégié pour de nombreux ménages soucieux de leur empreinte écologique et de leur budget. Avec une consommation qui atteint les 7,3 millions de tonnes équivalent pétrole, pour reprendre les chiffres de l'Ademe, désormais, plus de 7 millions de foyers français, sont équipés d'un système de chauffage au bois.
« La forêt et l’industrie du bois sont au cœur des défis de la transition écologique et de souveraineté », comme l'a rappelé un communiqué de presse interministériel du 16 octobre 2023. Celui-ci faisait suite à la signature du nouveau contrat stratégique entre la filière du bois et le ministère de l'Agriculture, de la Transition énergétique, de la Transition écologique, du Logement et de l'Industrie. Son ambition : « développer les industries du bois, industries vertes par excellence, mais aussi renouveler la ressource forestière et l’adapter au changement climatique ». De ce fait, et face à l'engouement de ces dernières années sur le chauffage au bois, le gouvernement a réduit les aides financières, notamment MaPrimeRénov', de -30% pour l'année 2024. Le but : assurer que l'exploitation forestière, qui est d'ailleurs généralement proche du lieu de consommation, ne dépasse pas la capacité de régénération naturelle des forêts.