En Amérique latine, l’insécurité n’empêche pas le bonheur

Le continent détient le taux d’homicides le plus élevé de la planète, mais ce triste record n’empêche pas ses habitants de parader en tête du classement mondial du bonheur. Un paradoxe qui s’explique avant tout par les immenses progrès sociaux accomplis au cours de la dernière décennie.

Par Stacy Aubenas Publié le 27 mars 2013 à 0 h 38

Le continent détient le taux d’homicides le plus élevé de la planète, mais ce triste record n’empêche pas ses habitants de parader en tête du classement mondial du bonheur. Un paradoxe qui s’explique avant tout par les immenses progrès sociaux accomplis au cours de la dernière décennie.

Les dictatures ont disparu et la démocratie a progressé

Les problèmes chroniques d’insécurité dont souffre l’Amérique latine n’entament en rien le moral de ses habitants, considérés comme les plus heureux de la planète dans un rapport commandé par l’ONU.

À l’occasion de la première Journée mondiale du bonheur, le sous-secrétaire général des Nations unies Heraldo Muñoz a rappelé les progrès spectaculaires constatés au niveau régional :

« 58 millions de Latino-américains ont cessé d’être pauvres au cours des dix dernières années, ont surmonté la crise de façon anticipée, tandis que les dictatures ont disparu et que la démocratie a progressé. »

Selon le diplomate chilien, les principaux indicateurs de développement ont connu une augmentation significative, tant au niveau de l’espérance de vie que des revenus, ou encore de l’éducation.

Trois fois plus d’assassinats en Amérique latine

Des progrès qui rendent plus supportable une autre réalité : l’Amérique latine affiche le taux d’homicide le plus élevé au monde, avec 22,2 assassinats annuels pour 100 000 habitants, loin au-dessus de la moyenne mondiale, située aux alentours de 6,9.

« Cela peut sembler contradictoire : les citoyens les plus heureux du monde sont à la fois ce qui ont le plus peur de l’insécurité et de la violence, mais c’est le résultat d'une décennie d'avancées significatives dans tous les domaines. », affirme Heraldo Muñoz.

Encore trop d’inégalités

Derrière ces progrès, se cachent cependant d’importantes disparités : la région reste en effet la plus inégalitaire de la planète.

Le rapport mondial sur le bonheur commandé en 2012 par l'ONU place le Danemark, la Finlande et la Norvège en tête du classement, tandis la République centrafricaine, le Bénin et le Togo occupent les dernières places.

En Amérique latine, le Costa Rica arrive en douzième position, suivi par le Venezuela (19ème), le Panamá (21ème), le Mexique (24ème), le Brésil (25ème), Porto Rico (27ème), le Guatemala (37ème), l’Argentine (39ème) et la Colombie (41ème).

Les autres pays latino-américains et caribéens décrochent des places honorables, à l’exception d’Haïti, classée 149ème sur 155.

L’Assemblée générale des Nations unies a proclamé le 20 mars Journée mondiale du bonheur afin que ce critère soit mieux pris en compte au travers des politiques publiques menées par chaque pays. L’ONU rappelle que le bonheur et le bien-être sont « des objectifs et des aspirations universelles de la vie des êtres humains ».

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