Un centre de recherche basé sur le volcan de Mauna Loa à Hawaï tire la sonnette d’alarme : le niveau de dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère a battu tous les records historiques, soulignant l’insuffisance des efforts mondiaux pour contenir cette hausse.
Émissions de CO2 : des niveaux jamais atteints
Un record battu en émission de CO2
Le rapport du centre de Mauna Loa constate une hausse préoccupante du CO2 atmosphérique, atteignant 426 parties par million (ppm) en mars 2024, un sommet inégalé depuis des millions d'années. Elle était également en hausse en comparaison à mars 2023. Entre janvier et avril 2024, l'augmentation a été plus rapide que lors des années précédentes, un bond qui illustre l'urgence climatique croissante.
Cette station, essentielle dans la surveillance mondiale du CO2 depuis les années 50, confirme que les activités humaines continuent de pousser la concentration de ce gaz à des niveaux alarmants. « Nous continuons malheureusement à battre des records dans le taux d'augmentation du CO2 », a déclaré Ralph Keeling, directeur du Programme CO2 à l'Institut d'océanographie Scripps de l'UC San Diego. « La raison ultime est la croissance mondiale continue de la consommation de combustibles fossiles. »
Le non-respect des Accords de Paris
D'après une enquête menée par The Guardian auprès de 380 scientifiques climatiques, 80% d'entre eux jugent désormais impossible de respecter l'Accord de Paris visant à limiter le réchauffement à 1,5°C. Ils avertissent que le non-respect de cet objectif pourrait entraîner des catastrophes climatiques bien plus sévères que celles actuellement observées.
Les pics d'augmentation de la concentration de CO2 coïncident souvent avec la fin des périodes El Niño. Ce phénomène exacerbe le problème en affaiblissant la capacité des forêts tropicales à absorber le carbone, réduisant ainsi l'efficacité naturelle des « puits de carbone ». Par exemple, le taux de croissance le plus élevé observé pour ce gaz à effet de serre avait déjà été enregistré au terme de l'événement El Niño de début 2016. Une situation qui s'ajoute à une tendance de fond marquée par une augmentation continue des émissions de CO2 due à la consommation accrue de combustibles fossiles, qui ont connu une hausse de 5% depuis 2016.