Face à l’objectif récemment élevé de la souveraineté alimentaire, la France envisage d’augmenter sa production de viande pour limiter les importations. Cependant, le Réseau Action Climat alerte sur les contradictions de cette approche, notamment en termes de dépendance envers les importations de soja et d’engrais nécessaires pour l’élevage.
Élevage : la France veut augmenter sa production de viande pour limiter les importations

Un modèle contre-productif
Le désir d'augmenter la production de viande à l'échelle nationale masque une dépendance croissante aux ressources étrangères. La France, tout en produisant suffisamment de céréales et de fourrages, se trouve largement déficitaire en protéines végétales essentielles, avec 95% du soja utilisé pour l'alimentation animale importé d'Amérique latine.
L'élargissement des cheptels implique non seulement plus d'importations mais également une pression sur les terres agricoles françaises. Actuellement, 44% des terres cultivées en France servent à nourrir les élevages, et une intensification pourrait exacerbée cette situation, mettant en péril d'autres productions agricoles stratégiques.
Vers des élevages plus autonomes
« Augmenter l'élevage intensif au nom de la souveraineté alimentaire est donc une erreur stratégique » et une « fausse route », a conclu le réseau dans des propos partagés par BFM Business. Face à cette impasse, le Réseau Action Climat propose un pivot vers des élevages durables, notamment biologiques, qui sont plus autonomes dans l'alimentation de leurs animaux. Cette approche non seulement diminue la dépendance aux importations mais renforce également la résilience des systèmes agricoles locaux.
Une autre solution est la modification des modes de consommation. L'État est invité à promouvoir des politiques alimentaires qui favorisent une réduction de la consommation de viande et encouragent la consommation de produits de qualité, produits localement. Cela contribuerait à une véritable souveraineté alimentaire, alignée avec les objectifs environnementaux et de santé publique.