La réélection de Donald Trump marque un tournant potentiel pour les politiques environnementales des États-Unis. Déjà lors de son premier mandat, il s’était démarqué par un climatoscepticisme assumé, remettant en cause des accords cruciaux comme l’Accord de Paris. La victoire récente de Trump, en dépassant les 270 grands électeurs nécessaires, suscite des inquiétudes parmi les défenseurs de l’écologie qui redoutent un retour en arrière pour les efforts de protection de l’environnement.
Election de Trump : qu’est-ce qui change pour le climat ?
La stratégie de Trump face aux accords internationaux
Dès son élection, Trump s’est engagé à annuler la participation américaine à l'Accord de Paris, qu’il avait déjà abandonné en 2017 avant que Joe Biden ne réintègre l’accord en 2021. Cet engagement vise à affaiblir les obligations des États-Unis en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre. Si cela peut réduire les réglementations, donc améliorer la production et la croissance dans certains secteurs, certains écologistes redoutent des répercussions sur le climat. Selon une analyse de Carbon Brief, une administration Trump pourrait générer d’ici 2030 des émissions supplémentaires de CO₂ équivalentes à la production annuelle de l’Europe et du Japon réunis. Cette orientation pourrait compliquer la position des États-Unis lors de la COP29, affaiblissant la voix des négociateurs américains face à une communauté internationale qui s’efforce d’atteindre les objectifs de l’Accord de Paris.
Trump a également promis de démanteler l'Inflation Reduction Act (IRA), une loi promulguée sous Biden visant à accélérer la transition énergétique par des investissements massifs dans les énergies renouvelables et des incitations pour les véhicules électriques. En souhaitant « annuler tous les fonds non dépensés » de l'IRA, Donald Trump affiche une volonté d'économies des fonds publics. Cependant, sans ses subventions, certains projets écologiques n'auront pas assez de fond pour voir le jour. Néanmoins, certains élus républicains, dont les circonscriptions bénéficient de ces fonds, pourraient freiner ces démarches, rendant le démantèlement de l’IRA plus complexe qu’il n’y paraît.
Trump veut une déréglementation rapide
Trump a maintes fois exprimé son scepticisme vis-à-vis du changement climatique, qualifiant même le réchauffement de « canular ». Sa politique environnementale se caractérise par une forte orientation pro-énergie fossile, avec un accent sur l’augmentation de l’exploitation des ressources américaines pour des raisons de souveraineté énergétique. Il souhaite notamment lever le moratoire sur les terminaux d’exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) imposé par Biden, et assouplir les obligations d’achat de véhicules électriques, parfois en décalage avec les moyens financiers des consommateurs américains.
Trump pourrait également révoquer certaines normes instaurées par l’Agence de protection de l’environnement (EPA), notamment les restrictions sur les émissions de CO₂ des centrales à charbon, qui avaient pour objectif de réduire l’empreinte carbone du secteur énergétique américain. Bien que ces décisions soient rapides à mettre en œuvre sans intervention du Congrès, elles risquent de rencontrer une résistance judiciaire de la part des groupes écologistes et de certains États progressistes, prolongeant ainsi les délais de mise en application.