Une émission de radio américaine sur les conditions de travail dans une usine qui assemble les produits Apple relance le débat. La presse chinoise s’insurge contre un brûlot qui manie les lieux communs sans souci de la vérité.
Du travail infantile chez les sous-traitants d’Apple?
Une émission de radio américaine sur les conditions de travail dans une usine qui assemble les produits Apple relance le débat: est-il opportun de sous-traiter la production industrielle à l’étranger ? La presse chinoise s’insurge sur ce qu’elle considère un brûlot qui manie les lieux communs sans souci de la vérité.
L’émission This American Life est un des grands succès de NPR. Début janvier 2012, la station a diffusé dans cette émission un monologue de Mike Daisey sur son voyage dans l’antre de la production des produits Apple. Sa quête pour savoir d’où vient son iPhone l’a conduit à Shenzhen, dans le sud de la Chine. Là, il a visité une usine de Foxconn, la société de l’homme le plus riche de Taiwan qui emploie 450 000 personnes rien que dans ses unités de Shenzhen! Ces usines sont destinées à assembler les produits électroniques des plus grandes marques du monde entier. Parmi les clients de Foxconn se trouvent Acer, Dell, Hewlett Packard, Sony, … et bien sûr, Apple.
Des conditions de travail proche de l'esclavage
Selon Daisey, qui s’est rendu devant l’usine et a interviewé des employés qui en sortaient, le lieu ressemble plus à une prison qu’à une unité industrielle. Gardes armés, horaires infernaux, interdiction d’aller aux toilettes sans imputer les minutes ‘perdues’ au temps de travail, utilisation de produits chimiques dangereux pour la santé, travailleurs mineurs… Voilà un résumé de ce que Daisey aurait vu, ou se serait vu rapporté. En ce qui concerne le travail infantile, il se serait entretenu avec une fillette de 13 ans. Elle lui aurait confié que les filles de son âge sont nombreuses sur les chaînes de production. Quand des inspecteurs du travail se déplacent, les managers sont systématiquement prévenus quelques jours avant et ils ‘cachent’ les travailleurs illégaux car trop jeunes.
Des accusations qui laissent la presse chinoise sceptique
La réaction de la presse chinoise à ces nouvelles accusations est sceptique. Dans un climat économique mondial qui rend le public occidental très ouvert aux théories anti-chinoises, le succès de ce type d’émission n’est pas étonnant. Ce qui l’est, c’est le contenu des reproches qui sont fait à Foxconn. Car les commentateurs chinois ne croient pas que des mineurs travaillent dans les usines du grand industriel taiwanais. Les adultes chinois prêts à se sacrifier pour un salaire très médiocre sont, malheureusement, assez nombreux pour satisfaire les besoins de main d’œuvre de l’industrie électronique.
Si la presse reconnaît que les conditions de travail dans les usines chinoises sont loin d’être idéales, les conditions extrêmes sont plus susceptibles d’être rencontrées dans de petites usines indépendantes que dans les unités d’un géant taiwanais. Quant au travail d’enfants dans ces usines, cela paraît hautement improbable…