Des chercheurs se sont penchés sur la situation climatique de 80.000 espèces dans 33 régions du monde estimées prioritaires.
D’après un rapport publié le 14 mars dans la revue Climatic change, les chercheurs des universités d’East Anglia au Royaume Uni et de James-Cook en Australie veulent alerter le reste du monde. De Madagascar à l’Amazonie en passant par les Grandes plaines américaines, le dérèglement climatique pourrait être à l’origine de la disparition d’espèces, d’ici à 2080 dans 33 régions du monde, la perte estimée se situe entre un quart et la moitié.
Avec 4,5°C en plus de réchauffement par rapport à la Révolution industrielle, si rien n’est fait pour réduire les émissions de gaz à effet de serre, 48 % des espèces seraient amenées à disparaître au niveau local.
Des efforts pour limiter les gaz à effet de serre
Le Fonds mondial pour la nature (WWF) qui a co-produit l’étude, présentée comme la plus complète sur cette trentaine de zones, a souligné que la biodiversité mondiale va terriblement souffrir durant ce siècle, sauf si les pays mettent en place tout ce qui est en leur pouvoir afin de lutter contre ce réchauffement climatique.
Les scientifiques ont étudié la situation climatique de 80.000 espèces dans 33 régions jugées prioritaires, telles que l’Amazonie, le désert de Namibie, l’Himalaya, Bornéo, le lac Baïkal ou le sud du Chili.
Les saisons anormalement chaudes devraient y devenir la norme, parfois même assez vite (dès 2030), et même avec un réchauffement limité à +2°C. De plus les pics de chaleur plus importants, ainsi que les moindres précipitations, et les sécheresses intenses et de longue durée sont des situations attendues en de nombreux endroits. Concernant ces zones, 56% de la surface resterait vivable au dessus de 2°C. À +4,5°C, malheureusement cette part pourrait descendre jusqu’à 18 % devenant ainsi des zones refuges.
La faune comme la force est concernée
Les plantes seront particulièrement touchées puisqu’elles sont plus lentes à s’adapter, à cause de leurs déplacements qui s’effectuent moins aisément. Cela aura évidemment pour conséquence de nuire aux animaux qui en sont dépendants. Au dessus de 4.5°C, 69 % des espèces de plantes risquent de disparaître notamment en Amazonie.
En ce qui concerne les animaux, les reptiles et amphibiens seront plus concernés que les oiseaux ou les mammifères qui réussiront mieux à se déplacer. Le problème d’une migration soulève cependant beaucoup de questions et d’obstacles. WWF explique qu’il sera donc nécessaire de faire des efforts bien plus importants, afin de conserver la hausse des températures au plus faible taux possible.