Une querelle de propriété vieille de 27 ans vient d’être conclue par l’échange de deux enfants, afin de couper court aux récentes montées de violence. Une coutume oubliée depuis 200 ans !
Deux tribus règlent leur conflit par un échange d’enfants
Une querelle de propriété vieille de 27 ans vient d’être conclue par l’échange de deux enfants, afin de couper court aux récentes montées de violence. Une coutume oubliée depuis 200 ans !
Le conflit mijotait depuis plusieurs décennies mais a brutalement tourné à la violence. Avec plusieurs blessés au compteur, les chefs des tribus ont été forcés à prendre une décision radicale.
Sur l’île de Tanna, dans l’archipel du Vanuatu, la coutume veut que toute querelle qui tourne à la violence soit réglée de manière traditionnelle : une tribu donne un enfant, garçon ou fille, à l’autre tribu, qui fait de même. Le but est de créer un pont entre les deux groupes et de renforcer leurs liens.
Cette pratique a de quoi étonner en dehors du Pacifique mais elle fait partie de la vie ordinaire au Vanuatu, même si le tribunal officiel fronce les sourcils. Par exemple, si un enfant est tué dans un accident de voiture, le conducteur fautif peut offrir un de ses enfants en réparation.
Cependant, l’île étant d’ordinaire très calme, un tel échange entre tribus n’avait pas eu lieu depuis 200 ans. Mais l’accès de violence de ces derniers temps a choqué. Les tribus se sont donc retournées sur leur passé afin de voir ce que leurs ancêtres auraient fait pour regagner la paix.
Réintégration en douceur
L’échange en lui-même donne lieu à une cérémonie élaborée. Au cours de celle-ci, on met l'accent sur l’acceptation de l’enfant par sa nouvelle tribu. Pour faciliter la vie de ce dernier, il ne doit pas nécessairement quitter sa tribu dans l'immédiat. Mais il grandit en sachant qu’il appartient à l’autre clan et qu'il devra partir un jour.
Pour la première partie de l’échange, c’est une enfant de 7 ans qui a été offerte. Un petit garçon complètera l’échange dans quelques semaines. Cette méthode est très efficace pour rétablir l’équilibre, et ressemble aux anciens arrangements royaux en Europe où les femmes de familles royales étaient échangées pour assurer les liens entre les royaumes.
Pour l’enfant, la coutume est envisagée comme un atout : si les deux tribus y mettent du leur, l’enfant n’est pas coupé de sa famille naturelle. Il profite ainsi d’une famille agrandie et non d’un déchirement affectif. Un plus en effet dans un pays où la famille et la communauté sont souvent les seules choses sur lesquelles on peut compter!