Pour aider aux travaux de décontamination de la centrale de Fukushima, un corps de retraités s’est posé volontaire. Mené par un ancien ingénieur qui a vécu les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, le groupe est conscient de la dangerosité de la mission.
Des retraités pour nettoyer Fukushima, kamikazes des temps modernes?
Pour aider aux travaux de décontamination de la centrale de Fukushima, un corps de retraités s’est posé volontaire. Mené par un ancien ingénieur qui a vécu les attaques nucléaires sur Hiroshima et Nagasaki, le groupe est conscient de la dangerosité de la mission.
Yasuteru Yamada, 72 ans, ancien activiste anti-nucléaire, avait 6 ans quand les bombes atomiques américaines ont poussé le Japon à capituler. Il vivait à Séoul, conquise par les forces impériales, mais l’événement l’a quand même tout autant marqué que cette génération de Japonais.
Il a monté un groupe de 200 volontaires retraités, experts du nucléaire pour la plupart venant des sociétés Toshiba et Chiyoda, pour aller aider à nettoyer la centrale de Fukushima :
Je ne suis pas parti pour une mission suicide. Je vais faire de mon mieux pour me protéger et revenir vivant.
La société Tepco qui exploitait la centrale dévastée par le Tsunami a bien besoin de ces renforts imprévus. Car, dans ces conditions extrêmes de travail, difficile de recruter du personnel. 1.044 travailleurs étaient sur le lieu de la catastrophe le 19 juin dernier, moitié moins qu’un mois auparavant.
Quid du réacteur n°1?
Le gouvernement est aussi très reconnaissant et soutient l’initiative. Goshi Hosono, conseiller spécial auprès du Premier Ministre Naoto Kan, est admiratif :
Les personnes qui sont prêtes à donner de leur temps pour aider le pays à résoudre ces problèmes sont infiniment précieuses. Nous allons procéder à des examens de santé avant leur départ, car l’environnement des réacteurs pourrait être fatal aux personnes âgées.
L’équipe de volontaires va dans un premier temps participer à une ‘expédition’ de recherche pour évaluer la gravité des dégâts à l’intérieur du réacteur numéro 1. Ils participeront ensuite à la décontamination et au décomissionnement de la centrale.
Grand danger de mort
Un travail dangereux si l’on en croit le niveau des émissions radioactives détectées depuis la catastrophe. Celles-ci ont atteint, au moins à deux reprises, 1 sievert par heure. A ce niveau, une exposition de trente minutes donne des nausées. Quatre heures, et c’est la mort presque assurée dans les 4 mois…
Si Yamada et ses congénères sont conscients de la gravité de leur expédition, ils ne se considèrent cependant pas comme des kamikazes :
Je suis certes mentalement préparé à mourir, mais je ne suis pas un kamikaze. Les kamikazes faisaient des sacrifices personnels irrationnels qui leurs étaient ordonnés. Ce que je fais, ça vient d’une décision rationnelle que j’ai pris tout seul.
Bon courage et chapeau bas!