Pour préparer des contre-propositions à la Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable, Rio+20, le Forum Social Thématique (FST) s’est déroulé du 24 au 29 janvier 2012, à Porto Alegre.
Des propositions pour éviter la "marchandisation de la nature"
La Conférence des Nations Unies sur le Développement Durable, Rio+20, aura lieu en juin 2012 à Rio de Janeiro. Préparant un agenda de propositions alternatives, le Forum Social Thématique (FST) s’est achevé ce dimanche 29 janvier 2012, à Porto Alegre.
Avec le thème Crise Capitaliste, Justice Sociale et Environnementale, le FST est la première étape du Sommet des Peuples. Cette réunion se déroulera en parallèle du sommet Rio+20, comme force de contre-proposition aux négociations formelles.
Une "marchandisation de la nature"
La principale critique faite durant les débats du FST concerne le concept de « l’économie verte », thème central de la conférence. Les organisations argumentent que le modèle va se contenter de reprendre la logique du capitalisme, avec une “marchandisation de la nature” et un maintien des inégalités. Le leader du Mouvement des Sans Terre (MST), João Pedro Stédile, affirme que Rio+20 sera juste
un théâtre gouvernemental.
Pour les activistes, le développement durable ne représente qu’un marché supplémentaire pour un capitalisme financier qui cherche une porte de sortie à la grave crise qu’il traverse. Derrière des bonnes intentions de façade, ils craignent la marchandisation des activités sociales comme l’éducation, la santé, la connaissance des peuples traditionnels.
La classe politique brésilienne s'invite au forum
Les politiques n’ont pas manqué de faire une visite au Forum, souvent pour y montrer une attitude d’optimisme forcé peu convaincante. La ministre brésilienne de l’Environnement, Izabella Teixeira, a profité du FST pour tenter de lier les positions du gouvernement avec celles de la société civile en vue de Rio+20. Répondant aux critiques, elle a réitéré sa confiance en la force de la société civile brésilienne et mondiale pour que l’événement de Rio soit un succès. La présidente, Dilma Rousseff, est venue au FST le 26 janvier pour un débat avec des représentants de la société civile. Elle y a défendu la création d’objectifs de développement durable et le fait de lier directement les mesures environnementales au combat contre la pauvreté.
Bien reçue par les différents mouvements sociaux pour sa première participation à un Forum Social Mondial en tant que chef d’Etat, Dilma n’a pas échappé aux critiques. Les activistes lui ont réclamé plus de propositions alternatives à l’économie verte et plus de dialogue avec les mouvements sociaux.
25 événements prévus à l'agenda
Les questions environnementales ont partagé le débat avec des thèmes plus traditionnels du Forum Social Mondial, comme la critique du néolibéralisme, la défense des causes syndicales et le renforcement de l’éducation. Le droit à la mémoire a été un des thèmes de la semaine. Le sociologue et journaliste Ignacio Ramonet a défendu la mise en place de commissions de vérité et le droit collectif d’accès aux archives des dictatures pour que les violations des droits de l’homme durant ces périodes ne soient ni oubliées, ni répétées.
En plus du FST de Porto Alegre, 25 autres événements vont composer l’agenda du Forum Social Mondial en 2012. Parmi eux le Forum Social Palestine Libre, prévu fin novembre 2012, également à Porto Alegre.