Les prisons du Togo sont un sujet grave. Même si l’Union européenne a soutenu financièrement le “Programme de soutien urgent aux prisons” en 2006 au Togo, la terrible situation des prisonniers ne s’est pas améliorée.
Des prisons surpeuplées dans un état désastreux
Les prisons du Togo sont un sujet grave. Même si l’Union européenne a soutenu financièrement le “Programme de soutien urgent aux prisons” en 2006 au Togo, la terrible situation des prisonniers ne s’est pas améliorée.
Une surpopulation flagrante
Les 12 prisons du Togo abritent deux fois plus de prisonniers que prévu. Leurs mauvaises conditions de détention, alliées à un manque de soins médicaux et une mauvaise hygiène ont entrainé la recrudescence de la tuberculose et même des décès. Le Ministre de la Justice Tchitchao Tchalim a révélé que 28 prisonniers étaient morts en 3 mois début 2012. Mais la Ligue togolaise pour les droits de l’homme (LTDH) conteste ce chiffre.
“La surpopulation est très alarmante. Les conséquences sont cruelles, pour ne pas dire mortelles, pour les détenus,” selon le président de LTDH Raphaël Kpandé-Adjaré.
1 844 personnes sont incarcérées dans la prison principale de Lomé. C’est un établissement qui est prévu pour 666. Dans la prison de Tsévié, 228 personnes sont enfermées dans une installation qui est prévue pour 66. Un prisonnier de Lomé raconte :
« On dort tous collés, tête à pied. La nuit, on prend des tours : la moitié attend debout pendant que les autres sont couchés ».
Un système judiciaire à la dérive
Sur les 3 844 prisonniers que comptent le pays, seuls 1 347 sont des condamnés.
L’ONG Atlas de la torture a récemment classé le Togo 4ème des pires pays du monde à cause du nombre de détenus sans procès. Ils sont 65 %. La moitié n’a même pas été inculpée. La LTDH et le groupe togolais “Ensemble pour les droits de l’homme” (EDH) remettent tout le système judiciaire en cause.
Les procès sont souvent abandonnés, les procédures stériles, les arrestations arbitraires. Un prisonnier de 16 ans témoigne qu’il a été emprisonné un mois suite à une manifestation demandant des élections justes.
“Les juges ne donnent jamais de liberté sous caution, même aux petits criminels. De plus, certaines décisions de justice ne sont pas du tout appliquées et les hommes restent en prison. Les fonctionnaires n’essaient pas d’améliorer les choses” déclare Jil-Benoît Afangbédji, directeur d’EDH.
Toutefois, le procureur de Tsévié, Placide Clément Kokouvi Mawunou défend les juges et les procureurs qui font du mieux qu’ils peuvent : « Ils doivent utiliser leur propre ordinateur, leur voiture et leur téléphone pour préparer les cas ».
Pour l’EDH, rien ne prouve que l’État fasse quelque chose pour améliorer les prisons.
Des réformes sont prévues
Mais les autorités maintiennent qu’elles veulent réduire le temps d’attente pour un procès, augmenter le personnel des tribunaux, et offrir plus de libertés sous caution. Par ailleurs, les voleurs de poulets, de moutons ou de téléphones portables seront libérés.
Le ministre de la justice, Tchitchao Tchalim renchérit :
“Nous comptons réduire de moitié le nombre des gens qui attendent leur procès en prison. Par ailleurs, nous allons construire de nouvelles prisons, recruter du personnel et des magistrats, et réorganiser l’administration des prisons”.