Des pratiques de pêche ancestrales…et durables

La sur pêche et les pratiques destructives se multiplient malheureusement partout en Asie à cause de la demande effrénée de produits de la mer. Mais des petites îles de l’archipel des Moluques résistent encore et toujours, en appliquant le ‘sasi’. Des pratiques anciennes qui protègent les ressources.

Cette ‘philosophie’ d’exploitation raisonnable de la nature par l’homme aurait vu le jour au tout début du XVIIème siècle. Il s’agit de règles simples qui s’appliquent à l’ensemble des activités humaines traditionnelles telles que la pêche, l’agriculture et l’élevage. Par exemple, les zones surexploitées sont laissées au repos pendant un certain temps, les poissons d’un poids non adéquat sont remis à l’eau… Un conseil qui se réunit trois fois l’an doit déterminer dans le détail les règles à mettre en œuvre pour chaque période et le montant des amendes pour non respect de ces règles.

Ce qui est intéressant, c’est que ces règles séculaires fonctionnent. Alors que de nombreuses régions côtières de l’archipel indonésien sont frappées par une sur pêche et le manque de poisson, rien de cela ne se produit dans les îles Kay. Ces petites îles du sud est de l’archipel des Moluques sont revenues aux pratiques traditionnelles après des années de pratiques destructives qui ont malheureusement détraqué les écosystèmes : pêche à l’explosif, à la lumière, mailles de filets trop étroites…  Désormais, toutes ces pratiques sont bannies grâce à la mise en œuvre du ‘sasi’.

Espérons que l’exemple fera tâche d’huile. Selon des statistiques officielles indonésiennes, 70% des poissons de corail sont pêchés avant leur maturité et donc avant de pouvoir se reproduire. Un schéma on ne peut plus dangereux pour les populations qui vivent des produits de la mer…