Pour filtrer les eaux souterraines à moindre coût à partir de matériaux naturels, les scientifiques du Centre national de l’énergie atomique (CNEA) ont eu l’idée d’employer des os broyés et calcinés…
Des os de vache pour dépolluer les eaux
Pour filtrer les eaux souterraines à moindre coût à partir de matériaux naturels, les scientifiques du Centre national de l’énergie atomique (CNEA) ont eu l’idée d’employer des os broyés et calcinés. Une technique surprenante mais efficace, qui permet d’éliminer la plupart des métaux lourds.
Cela ne fonctionne pas vraiment comme une passoire, car les particules ne sont pas piégées de façon mécanique, mais chimique.
présente Javier Gómez del Río, docteur en ingénierie chimique et coresponsable du projet.
Développé par le département de Chimie de l’Eau et du Sol, son filtre est constitué de particules hautement réactives, auxquelles les polluants restent “collés”. Ce processus, connu sous le nom d’adsorption, permet aux chercheurs du Centre national de l’énergie atomique (CNEA) de dépolluer les eaux souterraines contenant des métaux lourds.
Une barrière à base d'os de vache
Le principal composant de cette barrière perméable est l’hydroxyapatite biogénique, obtenue en broyant des os de vache calcinés. L’hydroxyapatite provient des protéines de collagène présentes dans les os, et peut être isolée lors du processus de combustion.
Nous avons choisi ce matériau car il possède la propriété d’adsorber les polluants. De plus, les os sont faciles à obtenir et sont naturels, ainsi nous n’introduisons aucun élément étranger dans l’environnement.
Le procédé a déjà démontré son efficacité pour filtrer le cadmium, le zinc, le cobalt et l’arsenic, et les essais portent désormais sur le manganèse, le fluor et l’uranium.
Une fois la barrière arrivée à saturation, celle-ci devra être retirée et traitée comme un résidu dangereux ou, lorsqu’il s’agit d’un polluant précieux tel que l’uranium, recyclée. Pour faciliter ces opérations, la barrière devra être conçue de façon modulaire. Le principal avantage de cette nouvelle technologie réside dans le coût dérisoire des matériaux employés et dans son fonctionnement passif, qui ne nécessite ni énergie, ni pompe d'aucune sorte.
Son utilisation reste cependant limitée aux eaux souterraines, dont le déplacement extrêmement lent est compatible avec le faible débit autorisé par la barrière solide.