Une nouvelle alerte de santé publique, en lien avec l'ingestion de composés à base de glycérol, vient d'être déclarée par l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA). En effet, ce composé est très présent dans plusieurs aliments de l'industrie agro-alimentaire. Il est pourtant conseillé de l'éviter, voire de totalement le bannir de notre alimentation surtout chez les plus jeunes.
Voici les noms un peu barbares de ces composés indésirables : esters glycidyliques d'acides gras (GE), 3-monochloro-propanol-1,2-diol (3-MCPD), 2-monochloro-propanol-1,2-diol (2-MCPD). Ces substances sont néfastes, elles se forment lorsque les aliments sont chimiquement modifiés pendant leur transformation, et cela plus précisément lors du raffinage des huiles végétales à environ 200 degrés. Le raffinage des huiles brutes est effectué pour retirer les impuretés, offrant une huile conforme aux exigences du marché.
Si ces contaminants ne sont pas connus du grand public, on les retrouve dans de nombreux produits alimentaires. Les huiles et graisses de palmes ainsi que la margarine se retrouvent dans les pâtisseries et les gâteaux tels que les cookies mais aussi les pommes de terre frites ou cuites, la viande frite ou rôtie ou encore le chocolat, la pâte à tartiner, etc.
Le groupe d'experts de l'EFSA sur les contaminants de la chaîne alimentaire (CONTAM) a analysé les informations sur le taux de toxicité du glycidol dans son évaluation des risques liés aux esters glycidyliques d'acides gras. Le Dr Helle Knutsen, la présidente du groupe de scientifiques CONTAM, explique qu'il y a suffisamment de preuves qui montrent que le glycidol est cancérigène et génotoxique. Il faut ainsi éviter d'en ingérer surtout pour les plus petits. Selon le Dr Helle Knusten , la situation des bébés consommant uniquement des préparations pour nourrissons est particulièrement alarmante, car elles contiennent dix fois le niveau considéré comme préoccupant pour la santé.
Selon le Dr knutsen, la dose journalière tolérée est de 0,8 microgramme par kilogramme de notre corps pour le 3-MCPD et ces esters d'acides gras, c'est la limite tolérée par les animaux avant qu'on ne constate des lésions sur leurs organes. Quant au 2-MCPD, les informations toxicologiques sont trop légères pour définir un seuil limite pour l'Homme. Cependant, la Fédération Nationale des Corps Gras souhaite progresser pour réduire ces composés au sein des huiles végétales et margarines en renforçant l'engagement des producteurs. En attendant cette avancée, le mieux est d'éviter de consommer des aliments transformés et de choisir des huiles vierges, telle que l'huile d'olive.