Le changement climatique favorise le développement d’espèces introduites par l’homme, au détriment des animaux originaires des îles équatoriennes. La restriction du nombre de touristes autorisés à visiter le parc semble inévitable.
Des espèces invasives menacent les Galápagos
Le changement climatique favorise le développement d’espèces introduites par l’homme, ou des animaux originaires des îles équatoriennes. La restriction du nombre de touristes autorisés à visiter le parc semble inévitable.
Il y a 30 ans, les îles Galápagos accueillaient chaque année quelques 30 000 visiteurs. Ils sont 180 000 en 2012. Le développement du tourisme a également poussé de nombreux habitants à quitter le continent pour s'installer sur ces îles. Le nombre de résidents passant de 1 300 en 1950 à 25 000, 52 ans plus tard.
Cette migration humaine massive a entraîné l’introduction involontaire de nombreuses espèces invasives: rats, mouches à fruit, escargots africains et fourmis à grosse tête. Ils mettent en péril la faune et la flore locale, dont la spécificité avait inspiré à Charles Darwin sa théorie de l’évolution.
Une cohabitation particulière
Réunis à Puerto Ayora, la principale ville des Galápagos, plusieurs spécialistes tirent la sonnette d’alarme. Ils estiment que le réchauffement planétaire va encourager la prolifération de ces envahisseurs, au détriment des espèces locales. La pression croissante exercée par la présence humaine sur les différents écosystèmes fait l’objet de débats. La limitation du nombre de visiteurs semble inéluctable.
Distantes de 1000 km des côtes sud-américaines, les îles Galápagos bénéficient de conditions climatiques extrêmement particulières. Des courants marins chauds et froids s’y rencontrent et permettent à des espèces de milieux très différents de coexister. Manchots et otaries, adeptes des climats froids, y côtoient par exemple coraux tropicaux et requins-marteaux.
Une équilibre menacé
Selon Stuart Banks, directeur de la Station scientifique Charles Darwin, ce fragile équilibre est menacé. Les conditions climatiques actuelles se rapprochent dangereusement de celles observées lors des passages d’El Niño dans la région. Dans les années 80 et 90, cette catastrophe écologique avait entraîné la disparition de 90% des iguanes marins, 75% de manchots des Galápagos et 50% des cormorans aptères, une espèce rare incapable de voler.
Face à ces multiples menaces, le président de l’ONG Conservation International, Luis Suárez, propose d’augmenter de manière significative les surfaces protégées. Cela pourrait accélérer la récupération des écosystèmes détruits lors des phénomènes climatiques extrêmes. Malheureusement, la mesure n’est pas du goût des pêcheurs. Elle s’oppose aux intérêts de la plus dangereuse des espèces invasives occupant les Galápagos: l’homme.