Plus de 20 ans après son interdiction dans l’agriculture, le DDT est toujours présents dans les sols. En stimulant les micro-organismes présents dans la terre, les chercheurs de l’université de la ville de Mexico parviennent à dépolluer les zones les plus contaminées.
Des bactéries pour éliminer les pesticides
Plus de 20 ans après son interdiction dans l’agriculture, le DDT est toujours présent dans les sols. En stimulant les micro-organismes présents dans la terre, les chercheurs de l’université de la ville de Mexico parviennent à dépolluer les zones les plus contaminées.
Développé dans les années 40, le DDT fait partie des tout premiers insecticides modernes. En 2012, il est encore employé lors des campagnes d’éradication de moustiques porteurs de maladies graves, comme le paludisme.
En revanche, ses applications pour l’agriculture ont été interdites au Mexique dans les années 1980, en raison de sa toxicité importante pour divers écosystèmes. Utilisé à outrance, son accumulation dans le sol pose encore problème.
Parfois présent à des concentrations élevées, ce pesticide de la famille des organochlorés pollue de vastes zones de terres, devenues incultivables.
Pour ramener ces taux à des niveaux autorisés par les États-Unis, les chercheurs de l’Université Autonome Métropolitaine de México (UAM) misent sur de nouvelles biotechnologies.
Adela Irmene Ortiz López explique les grandes lignes du projet qu’elle dirige dans son laboratoire de l’unité de Cuajimalpa:
« Nous procédons à une bio-stimulation, qui consiste à activer des microorganismes en leur fournissant des nutriments, des sels, des minéraux et une source de carbone, que nous nommons cosubstrat. Ils peuvent ainsi se développer et devenir actifs, pour s'attaquer au polluant ».
Le procédé perd en rapidité si les concentrations sont trop importantes. C’est pourquoi un traitement physicochimique consistant à ajouter du fer métallique est parfois proposé. Celui-ci accélère la dégradation du composé indésirable.
Les essais ont portés jusqu’à présent sur de petites quantités de terre contaminées, mais les scientifiques devraient bientôt tester leur technique à plus grande échelle.
La méthode proposée par l’équipe d’Adela Irmene Ortiz López permet de passer de concentrations oscillant entre 25 et 30 ppm (parties par million) à moins de 7 ppm en seulement 20 jours.
Dans certains cas, le procédé permettra la réutilisation des terres décontaminées à des fins agricoles.