Les trente-trois atolls de l’Etat de Kiribati, menacés par la montée des eaux causée par le réchauffement climatique, pourraient devenir des refuges pour coraux et poissons.
Dernière chance de survie pour les îles de Kiribati amenées à disparaître
Les trente-trois atolls de l’Etat de Kiribati, menacés par la montée des eaux, pourraient devenir des refuges pour coraux et poissons.
Courants océaniques modifiés
Selon une étude menée par Kristopher Karnauskas et Anne Cohen de l’Institut océanographique de Woods Hole, les changements climatiques pourraient modifier les courants océaniques, atténuant le réchauffement aux abords de quelques îles équatoriales du Pacifique. Cela pourrait avoir des effets positifs sur les récifs coralliens.
Au niveau de l’équateur, les alizés poussent un courant de surface d’est en ouest. Tandis qu’à 100-200 mètres de profondeur se forme le Sous-Courant Equatorial (SCE), un courant inverse rapide, plus froid et riche en nutriments. Lorsque ce courant rencontre une île, l’eau froide et riche en nutriments est ramenée à la surface. A la lumière du soleil, sont créées des zones où petites plantes aquatiques et coraux prospèrent.
Zone à l'étude
Ce phénomène a été observé sur des cartes montrant les niveaux de chlorophylle dans l’océan. Il a peu attiré l’attention des scientifiques dans la zone centrale du Pacifique en raison de la petite taille et de la dispersion des îles, ainsi que de leur position géographique, en bordure de la majorité des cartes.
A la faveur d’un recadrage d’image satellite, Karnauskas et Cohen se sont intéressés au phénomène dans l’archipel de Kiribati pour étudier l’action du SCE sur les écosystèmes coralliens des îles équatoriales.
Survivre et produire
Les scientifiques ont combiné des modèles climatiques mondiaux, prédisant le réchauffement de l’océan et le blanchiment des coraux avec un modèle régional à plus petite échelle. Cela permet d’étudier les conditions existant près des petites îles dispersées le long de l’équateur. Karnauskas déclare:
« Notre modèle suggère que la remontée [des eaux du SCE] augmentera de 50% autour de ces îles et réduira le rythme du réchauffement des eaux d’environ 0,7 degrés par siècle. Cela pourrait offrir aux coraux et à leurs algues symbiotiques une meilleure chance de s’adapter et de survivre. »
Si le modèle se révélait valide, même lorsque les récifs voisins seraient frappés par le réchauffement des eaux, les récifs coralliens des îles équatoriales pourraient survivre et produire des larves de coraux et d’autres espèces récifales. Tels une banque de semences, ces îles permettraient à de nouveaux coraux et autres espèces de recoloniser les récifs endommagés.
« Ces petites îles au milieu de l’océan peuvent contrecarrer les tendances mondiales et avoir un impact majeur sur leur propre futur, ce qui est à mon avis un merveilleux concept. »