Les dernières découvertes scientifiques sonnent l’alarme : l’AMOC, pilier de la régulation climatique de l’hémisphère nord, se dirige vers une possible extinction. Avec des conséquences potentiellement drastiques à l’échelle globale, la situation actuelle évoque des scénarios autrefois réservés à la science-fiction.
Le dérèglement de l’AMOC, ce courant océanique pourrait bouleverser notre climat
Par Stéphanie Haerts
Modifié le 24 avril 2024 à 18 h 22
L'AMOC, une artère vitale en péril
L'AMOC, ou « Atlantic Meridional Overturning Circulation », agit telle une immense ceinture de transport thermique, véhiculant la chaleur des tropiques vers le nord lointain. Ce mécanisme naturel, par ses courants chauds et froids en constant mouvement, régule le thermostat du globe, en particulier de l'hémisphère nord. Toutefois, les récentes observations suggèrent une perturbation grandissante de ce système, avec des effets possibles bien plus étendus que la simple météorologie. « Nous savons qu'avec le changement climatique, l'AMOC s'affaiblira progressivement et que ce paramètre [d'eau douce] deviendra plus négatif, ce qui déstabilisera davantage l'AMOC », explique le chercheur dans des propos partagés par le site GEO.
De récentes études publiées dans Science Advances indiquent une possible interruption de ce système, réitérant des conditions climatiques d'il y a 10 000 ans. La principale inquiétude réside dans l'augmentation des eaux douces arctiques qui, par leur densité différente, pourraient stopper ce courant vital. Les implications pour l'Europe du Nord pourraient se traduire par une baisse des températures entre 5 et 10 degrés Celsius, menaçant des écosystèmes entiers et le mode de vie humain.
Les répercussions mondiales d'un changement local
Si l'Europe est en première ligne face à ce changement, les effets d'un arrêt de l'AMOC se feraient ressentir bien au-delà. Des bouleversements climatiques pourraient altérer des régions aussi éloignées que l'Amazonie, avec des changements significatifs dans la répartition des saisons humides et sèches, menaçant la biodiversité et aggravant les conditions de vie.
Face à cette épée de Damoclès, la prévision est devenue un défi capital. Les scientifiques peinent à prédire avec précision le « quand » de cette perturbation majeure, naviguant entre les études et les modèles climatiques. L'urgence climatique impose une réflexion approfondie sur les actions à entreprendre, posant la question de la réactivité mondiale face à des indices de plus en plus flagrants d'un bouleversement environnemental imminent. Il devient impératif de coordonner les efforts internationaux et de développer des stratégies adaptatives pour atténuer les impacts et prévenir les risques futurs.