Démence : la pollution plastique cause des lésions cérébrales chez les bébés oiseaux

Une nouvelle étude publiée le 12 mars dans la revue Science Advances relate que les jeunes oiseaux marins, apparemment en bonne santé, présentent des lésions cérébrales similaires à celles de la maladie d’Alzheimer. Ces résultats ouvrent une discussion urgente sur l’impact à long terme de notre consommation de plastique sur la faune marine.

Par Stéphanie Haerts Modifié le 24 mars 2025 à 10 h 40
Démence : la pollution plastique cause des lésions cérébrales chez les bébés oiseaux

Des substances toxiques invisibles

Les bébés puffins noirs, nourris par leurs parents avec des déchets plastiques confondus avec de la nourriture, subissent des modifications chimiques dans leur sang. Ces substances invisibles, mais toxiques, provoquent des troubles neurodégénératifs graves chez ces jeunes oiseaux. Les recherches indiquent que ces modifications chimiques pourraient altérer de manière irréversible le développement cognitif et la capacité de survie des oisillons dans leur habitat naturel.

Ce que mangent ces oisillons ne les nourrit pas mais les empoisonne lentement. Les plastiques ingérés se décomposent et libèrent des produits chimiques qui pénètrent dans le système nerveux des oiseaux, causant des ruptures cellulaires et une neurodégénérescence avancée. Alix de Jersey, l’autrice principale de l’étude, souligne la gravité de la situation. Malgré une apparence saine, ces oiseaux sont peu susceptibles de survivre à leur première migration. C'est presque une "condamnation à mort", une réalité sombre qui se joue loin des yeux du grand public.

Un diagnostic plus précis

Grâce aux technologies omiques, les chercheurs peuvent désormais examiner en détail l'impact du plastique, bien au-delà des symptômes visibles. Ces méthodes révèlent des changements profonds dans les protéines plasmatiques des oisillons exposés au plastique. L'utilisation de la spectrométrie de masse basée sur l'acquisition indépendante des données (DIA-MS) permet d'identifier des marqueurs spécifiques de stress et de dégâts dans les tissus des oiseaux, offrant un aperçu précieux sur les mécanismes de la toxicité du plastique.

Ces outils avancés ouvrent la voie à des interventions mieux ciblées et à la mise en œuvre de politiques de conservation plus efficaces, dans l'espoir de réduire l'impact dévastateur des plastiques sur la faune marine.

Rédactrice dans la finance et l'économie depuis 2010. Après un Master en Journalisme, Stéphanie a travaillé pour un courtier en ligne à Londres où elle présentait un point bourse journalier sur LCI. Elle rejoint l'équipe d'Économie Matin en 2019, où elle écrit sur des sujets liés à la consommation, la finance, les technologies, l'énergie et l'éducation.

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