La troisième édition de la Stratégie nationale bas carbone (SNBC) de la France a été publiée, esquissant les grandes lignes des efforts de décarbonation à réaliser d’ici à 2030. Avec des objectifs ambitieux fixés secteur par secteur, le pays s’engage sur la voie d’une réduction importante de ses émissions de gaz à effet de serre.
Décarbonation à l’horizon 2030 : la France privilégie les transports, le bâtiment et l’industrie
Mise au vert des véhicules
La stratégie mise fortement sur la transformation des transports, premier secteur émetteur de gaz à effet de serre avec 33% du total national. L'objectif est de réduire de 41 millions de tonnes les émissions d'ici 2030, en favorisant les véhicules électriques et les alternatives plus vertes. Le gouvernement envisage que 66% des voitures neuves vendues en 2030 soient électriques, malgré une réduction du budget alloué à cette transition.
En parallèle, un accent est mis sur le report modal vers des moyens de transport moins polluants tels que le vélo et le train. Cependant, ce pivot souffre déjà d'un coup de rabot budgétaire, avec la suppression annoncée de fonds initialement prévus pour soutenir le plan vélo. Les coupures budgétaires risquent de ralentir la mise en place d'infrastructures cyclables essentielles pour inciter davantage de citoyens à choisir le vélo comme mode de transport quotidien. De même, les investissements dans le réseau ferroviaire, essentiels pour augmenter l'attractivité du train, pourraient être affectés, compromettant les objectifs de réduction des émissions liées aux déplacements longue distance.
Une rénovation énergétique poussée
Le secteur du bâtiment, représentant 16% des émissions nationales, est appelé à jouer un rôle majeur, avec une cible de réduction de 27 millions de tonnes de CO2. La rénovation énergétique des logements est au cœur des mesures, bien que les aides financières aient été revues à la baisse. Les autorités misent également sur l'amélioration des normes de construction pour les nouveaux bâtiments, visant à intégrer dès le départ des technologies moins énergivores. Par ailleurs, un effort particulier sera nécessaire pour sensibiliser les propriétaires et les promoteurs à adopter des solutions de chauffage renouvelable et plus efficaces, malgré le contexte financier contraint.
Quant à l'industrie, qui émet 18% des gaz à effet de serre du pays, elle doit diminuer ses émissions de 26 millions de tonnes. Des subventions de 5 milliards d'euros sont promises aux sites industriels les plus performants, même si le soutien financier reste incertain en période de contraintes budgétaires. Ces subventions visent à encourager les innovations technologiques et l'adoption de pratiques de production plus propres, essentielles pour que l'industrie puisse atteindre les objectifs ambitieux de réduction d'émissions.