Une étudiante-chercheuse découvre par hasard une molécule capable d’inhiber partiellement le développement du virus chez le moustique transmettant la maladie …
De l’espoir contre le paludisme?
Une étudiante-chercheuse découvre par hasard une molécule capable d’inhiber partiellement le développement du virus chez le moustique transmettant la maladie. Cette technique permettrait de diminuer les probabilités d’infection en cas de piqûre.
Maladie parasitaire la plus importante au monde, avec plus de 225 millions de malades et près d’un million de décès annuels, le paludisme demeure un des principaux fléaux actuels, notamment en Afrique subsaharienne, où l’on enregistre 80% des cas.
Alors que la mise au point d’un vaccin efficace contre le paludisme semble toujours hors de portée des chercheurs, nombreux sont ceux qui préfèrent se tourner vers le vecteur du virus : le moustique anophèle.
C’est le cas de Mónica González Lázaro, doctorante au Centre d'Investigation et d'Études Avancées (Cinvestav) de México qui collabore depuis plusieurs années avec des scientifiques de l'université américaine Johns Hopkins de Baltimore.
Elle a réussi à démontrer qu’en empêchant la production d’une molécule libérée par le système de défense immunitaire du moustique, il était possible d'enrayer la prolifération du virus et, par conséquent, l'efficacité de sa transmission.
La molécule en question est une protéine de type ‘scavenger’ (récepteur éboueur), qui a pu être désactivée en empêchant certains gènes de s’exprimer.
Grâce à la technique de silençage génique, la production de la protéine a été stoppée, puis l'insecte a été nourri avec du sang infecté par le parasite (plasmodium) pour étudier sa réaction, avec l'hypothèse que le nombre de parasites augmenterait, alors que sa présence a en fait diminué de 62,5%
, explique Fidel de la Cruz, le directeur de thèse de la jeune chercheuse mexicaine.
Les travaux de Mónica González Lázaro semblent donc indiquer que le parasite a trouvé une manière d'utiliser le gène de défense afin de faciliter sa reproduction dans le corps du moustique.
Avant de piquer, le moustique crache un peu de salive contenant le virus du paludisme sur la peau de sa victime. Les chercheurs mexicains espèrent maintenant pouvoir diminuer la probabilité que celle-ci soit infectée en contrôlant le développement des protéines scavenger.
Ils rappellent qu’à l’heure actuelle, les seules armes efficaces contre le paludisme dont nous disposons sont des insecticides chimiques, servant à lutter contre les moustiques anophèles. Malheureusement, ces méthodes sont polluantes, chères, et surtout néfastes pour la santé et pour l’environnement.