Fin novembre, l’état de Singapour a été choqué par une grève suivie par plus de 100 chauffeurs de bus du principal transporteur public. Les 4 meneurs de nationalité chinoise sont devant la justice, et encourent jusqu’à un an de prison.
De la prison ferme pour les grévistes ?
Fin novembre, l’état de Singapour a été choqué par une grève suivie par plus de 100 chauffeurs de bus du principal transporteur public. Les 4 meneurs de nationalité chinoise sont devant la justice, et encourent jusqu’à un an de prison.
Non respect de la législation relative au droit de grève
A Singapour, on ne plaisante pas avec le service public. C’est ce qu’ont appris à leurs dépends les 4 meneurs d’une grève au sein de SMRT Corporation, la principale société de transport public de la cité état. Leurs réclamations semblent légitimes : pour le même travail, les chauffeurs de bus chinois gagnent 400 dollars de moins que ceux d’origine malaise. Une différence certes compensée par l’hébergement qui leur est offert, mais dont ils se plaignent de la vétusté. Cependant, ce que les autorités reprochent aux grévistes, ce n’est pas la justesse de leurs réclamations mais le non respect de la législation relative au droit de grève.
Un an de prison et 2000 dollars d’amende
Ce n’est pas que Singapour interdise la grève. Cependant, dans certains secteurs dont fait partie le transport public, un préavis de 14 jours est obligatoire. Les grévistes de novembre ne l’ont pas respecté. Si la majorité des grévistes sont retournés au travail après deux jours de stop, les 4 meneurs n’en sont pas quitte à si bon compte. Gao Yue Qiang, 32 ans, Liu Xiangying, 33 ans, Wang Xianjie, 39ans et He Jun Ling, 32 ans, ont été incarcérés et sont en attente d’un procès. Ils encourent un an de prison et 2000 dollars d’amende.
Une réaction nationale et internationale
Alors que les 4 accusés avaient déclaré n’être pas à même de régler la caution exigée par la justice ni de faire appel à des avocats, ils ont changé de position dimanche 9 décembre. L’aide pourrait bien venir de l’état chinois ou de Hong Kong.
En effet, l’affaire fait grand bruit au niveau régional voire international. Des syndicats de Hong Kong ont manifesté devant l’ambassade de Singapour. L’ambassade de la république populaire chinoise à Singapour s’est elle déclarée préoccupée par l’incrimination de 4 de ses ressortissants. L’organisation américaine Human Rights Watch a appelé les autorités à abandonner toutes poursuites, ne se privant pas pour critiquer vertement la législation locale. Les restrictions au droit de grève seraient en désaccord total avec les conventions de l’organisation internationale du travail, qui considère le droit de grève comme un ‘droit fondamental’ du travailleur.
Alors que l’opinion publique suit l’administration dans une condamnation nette des grévistes, un internaute du journal Channel News Asia a tout de même osé ce commentaire : « ailleurs, le droit du travail protège les employés. Ici, il aide les employeurs à mieux exploiter leur personnel ». Une façon de voir les choses qui pourrait inciter les autorités à revoir leur politique du travail ?