Après une décennie de bataille juridique, la station de ski américaine de Snowbowl à Flagstaff, dans l’Arizona, est devenue la première au monde à utiliser uniquement des eaux usées pour fabriquer de la neige artificielle sur ses pistes.
De la neige artificielle provenant d’eaux usées
Après une décennie de bataille juridique, la station de ski américaine de Snowbowl à Flagstaff, dans l’Arizona, est devenue la première au monde à utiliser uniquement des eaux usées pour fabriquer de la neige artificielle sur ses pistes.
Une neige recyclée, bonne pour la santé ?
En effet, cette dernière sera directement canalisée depuis une station de traitement des eaux usées dans la région de Flagstaff pour ensuite alimenter une partie de la neige de la station de ski de Snowbowl.
Cependant, les canons à neige ont laissé paraitre une neige de couleur jaunâtre, inquiétant les citoyens et les poussant à déposer des plaintes auprès de l'état sur sa qualité. Ils demandent, entre autre, de faire installer des panneaux de signalisations indiquant de ne pas ingérer la neige pendant que des enfants sont surpris en train de se rouler dedans.
Violations de la station
Le ministère de l’environnement de l'Arizona a indiqué qu'il avait constaté deux violations potentielles de la station aux exigences de l'Etat.
Il a été demandé à la station de Snowbowl de, premièrement, placer des panneaux directement sur les canons à neige pour informer le public que les eaux usées utilisées ne doivent pas être ingérée ; et, secondement, de trouver un code couleur pour les tuyaux délivrant des eaux usées afin de les distinguer de ceux distribuant l'eau potable. La station dispose maintenant de 30 jours pour se conformer à l'ordre reçu.
Le rapport a également remarqué que la neige, à certains endroits de la station, avait une teinte jaunâtre. Mais l'agence n'a pas effectué de tests sur cette dernière, en acceptant l'explication du directeur général, JR Murray : la coloration de la neige proviendrait de la la rouille dans les tuyaux qui la pulvérisent.
M. Murray a déclaré que la station de ski avait la ferme intention de se conformer à tous les règlements émis et avait déjà ajouté les pancartes demandées.
Une question de santé publique
Mais le manque de tests sur la neige a attiré quelques critiques de la part de Taylor McKinnon du Center for Biological Diversity, un groupe environnemental. Selon l’expert, l'Etat ne devrait pas « assumer » que l’utilisation des eaux usées traitées est sécuritaire :
« Cette la neige fait partie de l’accumulation de neige générale et des personnes qui skient dessus. Au printemps, elle va fondre et sera absorbée par les plantes, les animaux et le sol. »
Rudy Preston, l'un des citoyens à avoir porté plainte, a déclaré que lui et d'autres concitoyens étaient en train de faire appel à cette décision :
« Nous avons fourni des photos de personnes dont la neige provenant de ces eaux usées touche leur bouche. Comment n’ont-ils pas pu trouver qu’en skiant il y a une probabilité d’ingestion ? »
La récupération de l'eau est de plus en plus utilisée dans les régions arides comme celles du sud-ouest. Mais certains écologistes et autres experts craignent que l’eau usagée contienne des produits chimiques tels que des hormones, des produits pharmaceutiques et des antibiotiques qui peuvent être nuisibles - et non encore réglementés par le gouvernement fédéral.
Est-ce que ces produits chimiques sont nocifs, en petites quantités ? Voilà un sujet de débat.
Mark Shaffer, un porte-parole du Department of Environmental Quality de l'Arizona, a déclaré que l'État avait formé un groupe de conseil sur le niveau des contaminants et menaces émergents afin d’étudier l'utilisation des eaux usées traitées. Leur première rencontre a eu lieu en décembre.